Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio algérienne dont il était, hier, l'invité de la rédaction, Yazid Benmouhoub, directeur général de la Bourse d'Alger, a évoqué le rôle de la Bourse dans l'économie algérienne à travers le financement des entreprises. Il rappelle que les textes de création de la Bourse datent de 1993 et la structure a été mise en place en 1997, soulignant que les conditions d'émergence à l'époque n'étaient pas propices pour avoir un marché des capitaux. Dans la situation actuelle, ajoute-t-il, devant le stress financier que connaît l'Algérie, notamment à partir du deuxième semestre 2014, le financement classique basé sur le financement bancaire, a montré ses limites, d'où l'idée d'aller vers d'autres sources de financement parmi lesquels la Bourse, donc le marché des capitaux qui pourrait jouer un rôle important dans le financement des entreprises. Pour Yazid Benmouhoub, il faut un nouveau modèle de financement de l'économie, varier les risques. La frilosité des entreprises à aller vers la Bourse s'explique, selon lui, non seulement par l'absence de culture boursière, beaucoup de chefs d'entreprises ne savent pas que la Bourse peut les financer mais en plus ils ont des facilités d'accès au financement bancaire à travers des crédits bonifiés. Beaucoup parmi eux, explique-t-il, ne savent pas que la bourse peut financer leurs activités en même temps que de leur faciliter l'accès à des financements bancaires par le biais de crédits bonifiés. Les entrepreneurs hésitent à se coter en bourse par crainte peut-être de la transparence. Il explique que contrairement au secteur privé, les entreprises publiques n'éprouvent pas des difficultés à obtenir des financements, le Trésor public se faisant fort de répondre à leurs besoins, l'Etat étant leur unique actionnaire. Il signale que toutes les sociétés et PME qui ne sont pas éligibles à un financement bancaire via la bourse, ont cependant la possibilité d'être branchées à des fonds d'investissement qui peuvent les aider à se structurer. Pour intéresser les entreprises à se coter en bourse, il avance l'idée de revoir les avantages qui pourraient leur être accordés lorsqu'elles soumissionnent dans des marchés publics. Il rappelle aussi que les sociétés cotées en bourse peuvent plus aisément investir des marchés à l'exportation. Pour le DG de la Bourse d'Alger, l'évolution de l'économie algérienne doit s'accompagner de financement et le financement type bancaire ne suffit pas, il faut une levée de fonds beaucoup plus importante qui ne peut être permise que par le marché des capitaux, c'est-à-dire par la Bourse. A propos du marché parallèle, il pense que la Bourse pourrait être un barrage à ce marché si un nombre important d'entreprises font leur entrée en Bourse. Par ailleurs, il tient à souligner qu'une façon de pérenniser son entreprise est da la faire entrer en Bourse.