Animant, hier une conférence de presse portant sur la prise en charge la leucémie lymphoïde chronique (LLC) en Algérie, les spécialistes ont précisé que ce type de cancer du sang qui touche de façon préférentielle les personnes âgées peut être pris en charge bien plus efficacement qu'auparavant mais, il existe encore de nombreuses lacunes qui aboutissent à une mauvaise prise en charge des patients, ont-ils souligné encore. A ce titre, les spécialistes estiment que la prise en charge de la leucémie lymphoïde chronique en Algérie (LLC) pose de sérieux problèmes en raison du manque de structures hospitalières adaptées, notamment les services d'hématologies à travers le territoire national ainsi que le manque de chambres individuelles (stériles) adaptées à la réanimation hématologique et l'insuffisance de lits d'hospitalisation : «Ce qui compliquent les choses», ont-ils ajouté dans ce sens. Evoquant les formes réfractaires de la LLC, le Pr. Bekadja Amine, chef de service à l'EHU d'Oran a souligné, par ailleurs que beaucoup de patients ignorent les symptômes de cette pathologie et ils ne consultent pas : «De même, ils ne font pas de bilans», a-t-il déploré. Avant d'ajouter : «Cette ignorance est due, essentiellement au manque d'information et de sensibilisation sur les moyens de prise ne charge des patients». Le Pr. Bekadja a mis, également en exergue l'importance du diagnostic précoce pour une bonne prise en charge de la maladie. Concernant le traitement, ce même spécialiste a mis en relief, en revanche la nécessité d'apporter de nouvelles molécules dans le traitement de ce type de cancer du sang : «Nous disposons, actuellement de quelques molécules pour le traitement de ces cancers mais, malheureusement, ces traitements ne sont pas toujours efficaces pour traiter toutes les cas figures de la maladie», fera t-il encore remarquer. D'autre part, le Pr. Bekadja a révélé l'impératif de se soigner immédiatement en cas de doutes, ajoutant ainsi que 50 % des personnes qui se présentent aux services hématologie sont à un stade avancé de la maladie. Il a ensuite affirmé que la leucémie lymphoïde chronique (LLC) est un cancer du sang qui reste peu connue en Algérie par le grand public. Plus que cela, l'orateur révélera d'autres lacunes entravant les traitements de support de cette maladie à savoir : le manque accru des plaquettes du sang, estimant d'autre part que les patients en continuel manque. Le Pr. Reda Kadiri du service d'hématologie à l'hôpital Saint Quentin en France, a, de son côté, évoqué les médicaments innovants destinés au traitement du cancer et qui se sont révélés efficaces dans les pays l'ayant utilisé. Plus de 200 nouveaux cas de leucémie lymphoïde chronique sont recensés en Algérie par an S'exprimant, lors de cette rencontre scientifique, le Pr Ait Ali, chef de service hématologie au CHU de Tizi- Ouzou a indiqué que plus de 200 nouveaux cas de leucémie lymphoïde chronique sont recensés en Algérie par an, rappelant ainsi que plusieurs études internationales ont révélé que le pic de fréquence de cette maladie se situe à l'âge de 65 ans avec une prédominance chez l'homme qui est deux fois plus exposé que la femme. Il est nécessaire de noter également que la fréquence de la LLC, est estimée à 30 nouveaux cas pour 100 000 habitants. Celle-ci est rare avant 40 ans. Le même spécialiste a rappelé, en outre que la leucémie lymphoïde chronique (LLC) est une hémopathie maligne qui touche les cellules du sang appelées les lymphocytes (B) : «C'est la leucémie la plus fréquente, elle atteint des personnes de plus de 40 ans (moyenne de 65 ans)» , a-t-il tenu à rappeler, expliquant, par ailleurs que La LLC est souvent révélée lors d'un examen biologique fortuit du sang ou lors de bilan pré-opératoire chez le sujet âgé en bon état général à partir de soixante ans : «A l'examen biologique, on retrouvera une élévation des globules blancs et des lymphocytes», a-t-il noté, à ce propos. S'agissant des plaquettes du sang que le patient a besoin, le chef du service d'hématologie de l'établissement hospitalo-universitaire de Tizi Ouzou, le Pr. Hocine Ait Ali, a fait savoir que la prise en charge d'un seul cas nécessite la collecte des plaquettes de 24 donneurs de sang par semaine. Ce spécialiste a évoqué, d'autre part, la recherche en hématologie. Ce dernier a estimé que cette recherche ne cesse de progresser dans le monde : «Cela a permis, aussi d'offrir aux patients des innovations thérapeutiques de rupture avec une amélioration nette de l'espérance et de la qualité de vie», a-t-il conclu.