Une cinquantaine de sociétés du secteur privé spécialisées dans la production, transformation et la commercialisation de l'agroalimentaire se préparent à participer au Salon Régional de l'Agroalimentaire de Annaba. Il sera organisé du 6 au 10 septembre au stade du 19-Juin de Annaba. A ce niveau, rien n'indique que l'on se prépare à l'organisation de pareil événement socio-économique. Bien qu'importante de par ce qu'elle représente comme opportunités de développement des activités tant celle de la transformation, production et commercialisation, cette manifestation ne semble pas être entourée de l'attention requise tant par la société privée «Nova Créatis» organisatrice que «la CCI Seybouse Annaba», co-organisatrice. Ce que confirment nos vaines tentatives de contacter l'une et l'autre pour de plus amples informations. Par ouïe-dire, il est affirmé que c'est sur insistance du wali de Annaba Mohamed Salamani que «Nova Créatis» a fait appel à la CCI pour l'organisation du Salon. Ce qui n'a pas pour autant fait bouger les choses dans le sens de l'organisation. C'est tout le contraire que l'on a enregistré du côté de la direction de l'Agriculture où la communication est bien installée. A plus d'un mois du lancement de l'événement qu'est le Salon régional de l'agriculture, la place publique agricole ne jure que par cette manifestation. Elle se tiendra dans le cadre de la journée nationale de la vulgarisation pour le développement de l'agriculture. Elle coïncide avec la Journée mondiale de l'alimentation du 10 au 15 octobre 2018. Il reste néanmoins que la communication aurait été mieux maîtrisée si l'information avait mieux circulé auprès des agriculteurs producteurs, conserveurs, agronomes, services des ministères de l'Agriculture et du Commerce, importateurs. «Mes services n'ont pas été sollicités pour participer à cette manifestation. Il faut voir du côté de la CCI Annaba», a indiqué le directeur de l'agriculture parlant du Salon de l'agro-alimentaire. Au plan social, ce salon intéresse les quelques 100.000 travailleurs permanents et saisonniers de la production et la transformation agro-alimentaire ainsi que les ménagères pour lesquels sont destinés les produits agroalimentaires. Ceux-ci sont généralement incontournables dans les préparations culinaires. Il reste cependant que ces deux dernières années, des opérateurs animés de mauvaises intentions, animent toutes les démarches ayant pour objectif une meilleure maîtrise de la situation. Y sont impliqués des opérateurs qui, avec la complicité de certaines structures du ministère de l'Agriculture, tirent les ficelles d'un jeu qui pourrait s'avérer dangereux pour l'avenir de la filière. Ce que reflètent les résultats de la production agricole ces 3 dernières années. Alors qu'on s'attendait à une rentabilité de 600 à 800 quintaux/ha de tomate fraîche (elle était d'à peine 170 à 200 qtx/ha), la production nationale de C.T s'est à peine améliorée y compris en termes de qualité. L'on s'inquiète du lourd silence qui pèse sur les activités de la transformation agricole et de la désinformation que certains opérateurs distillent pour plonger la filière tomate dans un de ces grands débats dont ils sont coutumiers. C'est dire que ce Salon régional de Annaba prévu du 6 au 10 septembre qu'agrémenteront des activités culturelles, il y aura beaucoup de discussions et conciliabules secrets qui joueront sur l'avenir de l'agro-alimentaire. Le vide total qui caractérise cette filière depuis quelques années et surtout la mainmise de certains producteurs-transformateurs permet d'affirmer que le dossier n'a pas fini de rebondir, de diviser et de bousculer les clivages. Trois ou quatre conserveurs habitués des magouilles, animent et provoquent des démarches allant dans le sens contraire au développement de l'agro-alimentaire. Il est vrai qu'après de longues années d'atonies, la production du blé, de la Tomate Fraîche et du Concentré de Tomate est devenue un véritable enjeu de société. Quel impact pourrait bien avoir un Salon régional de l'agro-alimentaire suivi quelques semaines après par celui local de l'agriculture ? Cette situation n'est pas faite pour arranger les affaires des bénéficiaires de crédits bancaires importants non remboursés depuis des années. C'est qu'estimés à 80.000 tonnes/an, les besoins exprimés en Concentré de Tomate augmentent annuellement de 3%. Ce qui fait le jeu de la mafia qui tente, une nouvelle fois, de semer le trouble. Le fait que l'on ne trouve pas d'interlocuteur à même d'éclairer les principaux acteurs et les consommateurs, impose de s'interroger sur la finalité de l'organisation d'un Salon local de l'agro-alimentaire.