Après avoir reconnu dans la journée la responsabilité de l'Etat français dans la disparition et l'assassinat, en juin 1957, du militant algérien Maurice Audin, le président Emmanuel Macron a appelé à l'approfondissement du travail de vérité lié à la Guerre d'Algérie. Dans ce contexte, le président français a souligné, dans une déclaration remise à Josette Audin, veuve de Maurice, qu' «il importe que cette histoire soit connue, qu'elle soit regardée avec courage et lucidité». Aussi, a-t-il appelé à l'occasion à l'approfondissement du travail de vérité qui doit ouvrir la voie à une «meilleure» compréhension du passé français et à une volonté «nouvelle» de réconciliation des mémoires et des peuples français et algérien. «Il en va de l'apaisement et de la sérénité de ceux qu'elle a meurtris, dont elle a bouleversé les destins, tant en Algérie qu'en France», a-t-il ajouté avant de souligner qu'une reconnaissance «ne guérira pas leurs maux». Selon le président Macron, «il restera sans doute de l'irréparable en chacun mais une reconnaissance doit pouvoir, symboliquement, délester ceux qui ploient encore sous le poids de ce passé». Concernant la torture pratiquée systématiquement contre les Algériens lors de la Guerre de libération nationale, le chef de l'Etat français s'est démarqué en affirmant que les Français, aujourd'hui comme hier, «refusent d'être assimilés à ceux qui l'ont instituée et pratiquée», et ce, avant de rappeler que la torture s'était instituée «sur un fondement légal» (les pouvoirs spéciaux) qui a donné lieu à un «terreau malheureux d'actes parfois terribles». «Certes, la torture n'a pas cessé d'être un crime au regard de la loi, mais elle s'est alors développée parce qu'elle restait impunie. Et elle restait impunie parce qu'elle était conçue comme une arme contre le FLN, qui avait lancé l'insurrection en 1954, mais aussi contre ceux qui étaient vus comme ses alliés, militants et partisans de l'indépendance, une arme considérée comme légitime dans cette guerre-là, en dépit de son illégalité», a-t-il regretté. Enfin, mettant en valeur le devoir de vérité, le président français avait renchéri : «Il en va enfin du devoir de vérité qui incombe à la République française, laquelle dans ce domaine comme dans d'autres, doit montrer la voie, car c'est par la vérité seule que la réconciliation est possible et il n'est pas de liberté, d'égalité et de fraternité sans exercice de vérité».