D'inquiétantes dérives causées par l'extrémisme religieux envahissent plusieurs sociétés dont la nôtre. En effet, des mesures d'urgence s'imposent afin de freiner les courants religieux destructifs et les éléments subversifs qui tentent de bouleverser le pays. Conscient de la gravité de la situation et les multiples menaces dont fait objet l'Algérie, le ministre des affaires religieuses et des wakfs, Mohamed Aissa a reconnu cette situation à maintes reprises et réitéré l'obligation de prendre des décisions rigoureuses à l'encontre des amateurs du radicalisme religieux et de la ré-islamisation de la société. Contrôle et supervision des mosquées et des lieux de cultes, interdiction des salles de prières anarchiques dans les cités et les résidences universitaires, lutte contre les mouvements des sectes et des courants étrangers partout où ils peuvent exister, sont parmi les mesures décidées par le gouvernement, mais pas seulement. Une révision de la loi sur les associations est en cours afin de faire capoter l'intrusion de courants religieux subversifs dans les mosquées. Intervenant hier sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, le ministre des affaires religieuses est longuement revenu sur l'ensemble des menaces potentielles ainsi que sur le plan d'action du gouvernement à travers ses différents départements pour traquer les extrémistes à tous les niveaux. En somme, l'objectif est de préserver la quiétude de la société et le caractère de modération et de paix de l'Islam dûment hérité avant que les nombreux courants radicaux n''envahissent le monde. En effet, Mohamed Aissa a annoncé, parmi de nombreuse mesures, que la loi sur les associations va faire objet d'une révision destinée à traquer et freiner totalement les tentatives malveillantes de s'accaparer des lieux de cultes notamment les mosquées par des associations religieuses. Il rappelle, dans ce sillage, que l'Algérie possède un héritage civilisationnel basé sur le juste milieu et la modération, «celui de Médine à l'époque du Prophète Mohamed et de ses compagnons», a-t-il précisé dénonçant toutes mouvances radicales. S'exprimant à l'émission L'Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le ministre revient sur les origines du radicalisme dès les années 80 où il avait été constaté des tentatives de «ré-islamiser» l'Afrique du Nord en y installant des «rites étrangers à la religion que nous avons héritée». Il a, de même, dénoncé l'instrumentalisation de la religion pour des fins politiques via les «tendances islamo-politiques. «Nous menons une bataille sur tous les fronts contre une telle dérive émanant d'individus cultivant l'extrémisme et la radicalisation», s'est clairement exprimé le représentant du gouvernement.. Pour mener la lutte contre ces phénomènes «étrangers aux traditions religieuses algériennes», il signalera que des formations dispensées par le ministère des Affaires religieuses ont permis l'émergence d'imams modérés prenant le dessus sur un discours «rétrograde, ignorant et extrémiste». L'Invité de Souhila El-Hachemi a, également, noté que les nouveaux programmes d'enseignement primaire, secondaire et des sciences islamiques ont été aménagés pour répondre désormais aux critères de modération et du juste milieu, en cultivant notamment le principe du «vivre ensemble» et en bannissant les «discours de haine et de stigmatisation». M. Mohamed Aïssa évoque, par ailleurs, les tentatives de prédicateurs salafistes autoproclamés à vouloir s'accaparer des mosquées, précisant que celles-ci avaient donné lieu à la mort de deux imams. En effet, il annonce à ce sujet la prochaine introduction dans le Code pénal d'un amendement portant défense de l'Imam, au même titre, ajoute-t-il, qu'en ce qui concerne un juge ou un officier de police. Il indique, d'autre part, que son ministère a proposé au gouvernement de «geler» le renouvellement des associations religieuses de gestion des mosquées. Une opération, rappelle-t-il, par le biais de laquelle étaient organisées des tentatives d'infiltration entreprises par des «courants radicaux» et des «éléments subversifs» pour en prendre les commandes. Un mal dont la lutte implique tous les départements ainsi qu'une massive mobilisation de toute la société.