Le pétrole continu à influencer les hauts et les bas des économies des pays consommateurs, de la même manière qu'il influe sur les économies des pays producteurs possédant de fortes réserves comme la Russie, l'Arabie saoudite, le Venezuela ou l'Iran. La 10ème réunion du Conseil ministériel conjoint de suivi de l'accord de Vienne, qui doit se tenir ce dimanche à Alger, a pour objectif, d'organiser le marché afin d'éviter une envolée des prix consécutivement aux déficits de l'offre prévisibles avec l'entrée en vigueur de l'embargo contre l'Iran, qu'appuient les incertitudes politiques prévalant au Venezuela et en Libye, ainsi qu'aux perplexités de l'exploitation du pétrole de schiste américain. Le consensus de la réunion d'Alger, il y a deux ans, à la suite de la chute drastique des prix de l'or noir, a permis progressivement une remontée des cours, à des niveaux jugés presque équitables par les pays exportateurs. La dernière réunion de l'Opep et des pays non-Opep, en juin dernier avait décidé, conformément à l'accord de Vienne, d'une augmentation de la production de pays membres de l'accord pour compenser le déficit d'offre qui serait occasionné par la baisse de production de l'Iran, due à l'embargo, du Venezuela en crise et de la Libye soumise à de violents risques géopolitiques, ce qui n'arrangerait nullement les affaires de l'Iran. Une hausse de la production pour compenser le déficit d'un des pays membres de l'Opep signifierait l'élimination de toute prescience d'un prix du baril à 100 dollars, ce qui arrange grandement les affaires des pays importateurs qui estiment que le baril aux alentours de 50 dollars est déjà trop cher. Ce jeu d'équilibre maintenu par le consensus trouvé à Vienne, malgré les perturbations contextuelles, aurait reçu l'approbation de la Russie et de l'Arabie saoudite, il n'aurait d'autres objectifs que la stabilisation des prix. Des prix élevés fragiliseraient plus spécialement les économies des pays émergents, qui sont les principaux consommateurs d'énergie fossile. Selon Mourad Preure, l'expert international en pétrole, « la Conférence d'Alger aura pour mission d'aller plus vers le concret, en considérant la hausse de la demande, estimée par l'Opep à 1,65 mbj cette année et le rééquilibrage du marché qui se confirme. L'entrée en vigueur, le 4 novembre de l'embargo contre l'Iran, laisse dès lors, présager une contrainte d'offre qui peut emballer les prix et déséquilibrer le marché », déclare-t-il à l'Agence officielle de presse. Selon lui, « la Réunion d'Alger répond au vœu de l'Opep de voir le marché retrouver un équilibre, considérant la robustesse relative de la demande et des risques de rupture d'approvisionnements attendus particulièrement du fait de la disparition des exportations iraniennes », (…) plus loin, Preure soutient que « la tentation de relever de manière explicite le plafond de production existe forcément, mais le réalisme devrait prévaloir, car les pays producteurs n'ont pas encore surmonté les effets néfastes sur leurs économies de la guerre des prix menée par l'Opep, à l'instigation de l'Arabie saoudite et de la dépression qu'elle avait occasionnée dans le marché pétrolier. »