La wilaya de Bordj Bou-Arréridj a enregistré un chiffre d'affaires de 32 milliards de dinars dans le domaine agricole durant la saison 2017-2018, et 75% de ce chiffre a été réalisé grâce à l'élevage. La wilaya de Bordj Bou Arréridj était connue pour son agriculture qui produisait du bon blé, même si les choses ont changé depuis quelques années, devenant désormais un pôle industriel. Cependant, l'activité qui emploie plus de 12.000 personnes, l'élevage s'étend sur plus de 3.900 km2. Elle pourrait même constituer une autre richesse pour la wilaya pour peu que les conditions de sa relance soient réunies. Ce qui n'est pas le cas actuellement malgré les atouts dont le secteurs disposent comme l'étendue des terres mais aussi le savoir-faire dont la wilaya dispose. C'est vrai que le secteur a enregistré des résultats positifs l'année dernière avec notamment une récolte de céréales, première spécialité de la région, qui a dépassé le million de quintaux. Mais la wilaya est loin du compte quand on sait qu'en dépit de cet apport qui s'ajoute à une production de 150.000 q d'agrumes et un autre du même ordre d'olives, une autre spécialité de la wilaya, le chiffre d'affaires du secteur ne dépasse pas les 9 milliards de dinars. C'est sur l'élevage, aussi surprenant que cela puisse paraître, que la wilaya s'appuie pour améliorer ses revenus dans ce domaine qui passent grâce à cette contribution importante à 32 milliards de dinars. Avec cette filière, elle enregistre même un classement honorable au niveau national. Elle se place 4e dans la collecte de lait. La wilaya qui dispose de 4.500 vaches laitières a enregistré l'année dernière une production de 45.560 litres de lait. 900 éleveurs se sont d'ailleurs orientés vers cette filière qui a même permis à des jeunes éleveurs de créer des mini-laiteries. Le lait produit et collecté dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj est même vendu dans d'autres wilayas. Cette filière participe à hauteur de 3 milliards de dinars au chiffre d'affaires du secteur agricole qui reste dominé par l'activité de vente de viandes rouge et blanche, qui totalisent à elles seules un revenu de 14 milliards et demi de dinars. Les œufs qui font partie de la même filière apportent 5 milliards et demi de dinars. La production pour ces trois articles a été de 70.000 q pour le premier, 194.000 pour le second et plus de 547 millions d'unités pour le troisième. Notons que la wilaya de Bordj Bou Arréridj compte un cheptel de 19.513 vaches, 351.819 brebis, 47.564 caprins et 5.863.000 poules dont la moitié est pondeuse. La wilaya doit donc axer ses objectifs de croissance sur la production végétale notamment les céréales. Les céréales à la traîne Si pour la culture des olives, elle a connu un renouveau certain avec le redéploiement de millier d'hectares au sud de la wilaya qui s'est tourné vers la production d'huile, habituellement une spécialité du nord. Ce qui a augmenté la surface plantée à 26.478 ha et une récolte qui a dépassé les 150.000 q d'olives. La production d'huile a été, quant à elle, de l'ordre de 21.863 hectolitres. La culture maraîchère et surtout les céréales qui s'étendent pourtant sur une surface de 80.000 ha peinent à donner les résultats attendus. Même en 2019, la production dominée par le blé dur ne devrait pas dépasser le 1 million et demi selon les prévisions. Une faiblesse de la pluviométrie, la grêle ou les incendies pourraient diminuer la production. Trois problèmes majeurs sont énumérés par les spécialistes pour expliquer cette situation matérialisée par une récolte parfois désastreuse. Il s'agit en premier lieu d'un manque au niveau de l'irrigation ; la majeure partie des récoltes dépendent de la pluviométrie. Les périmètres irrigués sont réduits. Même les deux stations d'épuration, l'une à Aïn Taghrout et l'autre à Bordj Bou Arréridj, qui devaient régler le manque d'eau en plus, en plus du traitement des eaux usées, n'ont eu qu'un effet limité. La seconde station qui n'irrigue que 150 ha actuellement nécessite deux opérations de réhabilitation pour pouvoir augmenter ses capacités, aux dires du ministre des Ressources en eau lors de sa récente visite de la wilaya. Le membre du gouvernement avait annoncé l'inscription d'une troisième station à Ras El Oued. La deuxième contrainte dont souffre le secteur est le vieillissement de la main d'œuvre. Les autorités locales ont adopté plusieurs mesures pour encourager les jeunes, surtout les fils de paysans, à embrasser la carrière de leurs parents dont des facilitations pour l'habitat rural qui peut être acquis sans l'exigence d'acte de propriété. La construction en verticale est aussi permise. La formation est l'autre talon d'Achille du secteur qui a besoin d'une plus grande technicité pour arriver à des niveaux de rendement appréciables. Les responsables du secteur qui ont organisé plusieurs journées de sensibilisation pour attirer les paysans sur les nouveaux procédés agricoles ont même ouvert de sections spécialisées dans ce domaine dans les différentes structures de formation professionnelle, qui au final injecterait du sang neuf dans le secteur. Les mêmes structures accueillent même des sessions de recyclage pour les agriculteurs qui sont ainsi à la traîne. Ce travail en profondeur qui devra donner ses résultats dans les prochaines années a été accompagné d'un soutien matériel pas seulement en matière d'habitat rural qui sert à stabiliser la population de ce monde. Les aides du FNRDA en matière d'investissement agricole ont été appuyées par les crédits RFIG qui sont devenus; comme le nom l'indique, de véritables compagnons des fellahs. Dommage qu'une bureaucratie dont se plaignent beaucoup ait caractérisé l'opération. Une célérité dans le traitement des dossiers est indiquée pour une meilleure prise en charge des campagnes, que ce soit de labours semailles ou de moissons battages qui dépendent toujours des aléas du temps et de la pluviométrie. Autant dire que le secteur a besoin d'une mobilisation de toutes les parties concernées pour sa relance, un secteur qui peut valoir beaucoup de satisfactions pour peu que chaque membre, agriculteurs, cadres de l'administration, banques et mutualité agricole joue pleinement son rôle. Preuve en est dans le domaine de l'élevage qui n'était pourtant pas la spécialité de la région. L'ancien grenier de Rome peut devenir celui d'une grande partie de l'Algérie, s'il est bien pris en charge. Bordj Bou Arréridj pourvoit le marché national en produits industriels. Il peut aussi le faire pour les denrées agricoles.