La situation sécuritaire dans la ville portuaire de Hodeida (ouest) du Yémen connaît une accalmie "provisoire" après d'intenses combats entre forces gouvernementales et le mouvement Ansarallah (Houthis), sur fond d'appels de la communauté internationale à un cessez-le-feu en vue de possibles pourparlers de paix d'ici fin novembre en Suède. Selon des sources militaires, les forces yémenites ont cessé mercredi «provisoirement» leurs opérations militaires pour permettre aux organisations humanitaires d'évacuer leurs employés ainsi que les blessés et l'ouverture des passages sécurisés pour des personnes souhaitant sortir de la ville. «Les opérations de l'armée se poursuivront et elles ne dépendront que de la libération de Hodeida et son port stratégique, ainsi que de l'ensemble de la côte ouest du Yémen», ont affirmé les mêmes sources citées par des médias locaux. Des «commandants» des forces yéménites ont déclaré mercredi avoir eu l"'ordre de leurs supérieurs d'arrêter provisoirement leurs opérations contre les Houthis jusqu'à nouvel ordre", selon une source médiatique. D'intenses efforts diplomatiques internationaux ont abouti à une nette désescalade depuis lundi dans les combats à Hodeida controlée par les Houthis depuis 2014. Sur le terrain, les violences semblent avoir baissé d'intensité mardi, après 12 jours de bombardements et d'affrontements meurtriers dans l'est et le sud de la ville. Le directeur-adjoint du port, Yahya Sharafeddine, a parlé d'un raid aérien, mais souligné que le port fonctionnait toujours «normalement", tandis que les Nations unies ont prévenu qu'une attaque contre le port serait catastrophique». L'ONU et des grands capitales occidentales n'ont cessé d'appeler ces derniers jours à la cessation des hostilités au Yémen et à la reprise des négociations. A Stockholm, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallstrِm, a déclaré que son pays se préparait «pour recevoir, dès qu'elles y seront disposées, les parties» belligérantes pour des négociations. La Suède est prête à accueillir «dès que possible» des pourparlers de paix pour mettre fin à la crise au Yémen, a souligné mardi Mme Wallstrِm, ajoutant qu' «il est grand temps que ces pourparlers de paix aient enfin lieu». «Nous nous préparons pour recevoir, dès qu'elles y seront disposées, les parties (belligérantes) en Suède», a-t-elle poursuivi, avant d'ajouter: «Nous nous en remettons à Martin Griffiths l'émissaire des Nations unies en espérant que cela se fera, c'est indispensable pour tous ceux qui souffrent de la faim et meurent au Yémen». De son côté, le ministre yéménite des Affaires étrangères Khaled al-Yemani s'est entretenu mardi à Ryadh, capitale saoudienne, avec le médiateur de l'ONU, Martin Griffiths. L'entretien a porté sur «les moyens de ranimer le processus de paix au Yémen» et de mettre en oeuvre des «mesures de confiance», selon l'agence de presse saoudienne SPA. Parallèlement, le gouvernement des Emirats arabes unis (EAU), pilier avec l'Arabie saoudite de la coalition militaire intervenant au Yémen en soutien aux forces du président Abd Rabbo Mansour Hadi, a annoncé qu'il soutenait la convocation «au plus tôt» en Suède de pourparlers de paix inter-yéménites.