Durant les trois jours où se déroulaient la deuxième édition de la Conférence internationale des organisations africaines, les participants ont affirmé que les migrants africains ne sont pas une menace pour l'Europe mais «certains milieux œuvrent à faire croire le contraire pour des objectifs inavoués». «La question de l'immigration, particulièrement d'Afrique, est devenue un moyen de pression que l'Europe agite à toutes les occasions et va jusqu'à faire porter aux Etats africains la responsabilité de freiner ce phénomène, sans se soucier de ses causes et des crises que traversent ces pays», ont estimé des chercheurs au deuxième jour des travaux de la 2e CIOME, organisée par le Parlement africain en collaboration avec l'association nationale des échanges entre jeunes (ANEJ) et le collectif «Initiative agenda 2063» au Centre international des conférences (CIC) sous le thème «Impliquer l'Afrique pour faire face à la crise migratoire». Ils ont été unanimes à souligner que les recherches périodiques sur la migration clandestine établissent que «les immigrés africains ne constituent pas une menace pour l'Europe», contrairement aux thèses relayés par plusieurs médias pour des objectifs inavoués. Précisant que sur un total de 36 millions d'immigrés africains, 29 millions n'ont pas dépassé les frontières du continent, les intervenants ont fait savoir que «seuls 7 millions (20 %), dont 5,5 millions de médecins, ingénieurs, étudiants et autres ont immigré légalement en Europe. Le reste soit 1,5 million (0,3%) sont des migrants clandestins, un chiffre qui ne constitue aucunement une menace pour l'Europe», ont-ils soutenu. Les statistiques présentées par les chercheurs, participant à cette conférence, font état de 8 millions de chômeurs d'origine africaine, dont 7 millions de diplômés, ajoutant que 80% restent en Afrique et 1 million immigre vers l'Europe, ce qui montre que les informations fournies par les pays européens sont fausses. Ainsi, il a été expliqué que l'Italie accueille 7% des migrants africains alors que ses médias avancent le chiffre de 24,6%, le Portugal accueille 6,2% et déclare 20,6%, la Grèce 8,4% et déclare 20%, l'Allemagne accueille 8,8% et déclare 13% de migrants africains sur son sol, selon des statistiques fournies par les recherches africaines. D'après des sondages d'opinion menés auprès d'un grand nombre de migrants africains, la majorité ont immigré pour des raisons sécuritaires et économiques, dont 83% en quête de sécurité et de travail, ont précisé les participants. Pour ces chercheurs, la solution à toutes les crises du continent africain doit commencer par l'élément humain en accordant la priorité à la formation et au développement, à travers la mobilisation et la conjugaison des efforts entre les pays du nord et du sud de l'Afrique, loin de toute ingérence étrangère au continent.