Au total, 52 enfants Palestiniens ont été tués par les forces d'occupation israélienne depuis le début de l'année en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, et plus de 900 autres se trouvent dans des prisons, ont dénoncé mardi les institutions chargées de la défense des droits des enfants et des prisonniers palestiniens. «L'occupation israélienne continue à recourir à une force excessive et d'utiliser les balles dirigées contre les enfants palestiniens en les prenant délibérément pour cible en raison de la culture d'impunité généralisée» qui règne parmi les soldats de l'occupation et du fait «qu'ils savaient qu'ils ne seraient pas tenus pour responsables» de leurs actes, a dénoncé le Mouvement international de défense des enfants palestiniens, à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance célébrée le 20 novembre de chaque année, approuvée par l'Assemblée générale des Nations Unies. «Conformément aux règlements de l'armée israélienne d'occupation spéciale, les munitions réelles ne doivent être utilisées que dans des circonstances qui représentent une menace mortelle pour le soldat», a souligné le Mouvement, indiquant «qu'il n'y a aucune preuve que les enfants tués depuis le début de l'année constituaient une telle menace». «Parmi les enfants tués, 18 avaient été blessés à la tête, neuf à la poitrine, sept à l'abdomen et cinq à la nuque, alors que les autres blessures étaient au niveau de différentes parties du corps (par des fragments), cela indique que les soldats israéliens ont tiré intentionnellement sur les parties supérieures du corps dans l'intention de tuer», a ajouté la même source. Fin octobre écoulé, trois enfants palestiniens tous âgés de 13 ans, ont été tués par un obus israélien au nord-est de la ville de Khan Younes située au sud de la bande de Ghaza, a indiqué l'agence palestinienne Wafa. L'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), a, pour sa part, appelé la Cour pénale internationale (CPI) à enquêter «immédiatement» sur ce «crime horrible». De son côté, le Club du prisonnier palestinien a soutenu mardi que 908 enfants palestiniens âgés de moins de 18 ans incarcérés dans des geôles israéliennes depuis le début de 2018, jusqu'au mois d'octobre écoulé, dont 270 se trouvent dans les deux prisons, "Mejjedo et Ofer". Un autre nombre d'enfants originaires d'El-Qods occupée, sont détenus au niveau d'autres centres de détention israéliens. Les conditions de détention de ces enfants sont «brutales», et se font généralement pendant la nuit. Ils sont également privés de leurs études, de visites de la part de leurs familles, et aussi de négligence médicale pour les enfants détenus malades, souligne le Club qui réitère son appel aux organisations internationales des droits de l'Homme, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), notamment, à redoubler leurs efforts pour protéger les enfants palestiniens. La Journée mondiale de l'enfance 2018 sous le signe : «chaque enfant à l'abri des dangers» La Journée mondiale de l'enfance est célébrée cette année sous le thème : «Les enfants prennent les commandes et peignent le monde en bleu», selon le site de l'Unicef, afin de promouvoir «le respect et les droits des enfants». Cette année, «les enfants prennent les commandes et inondent le monde de bleu. L'Unicef veut bâtir un monde dans lequel chaque enfant est scolarisé, à l'abri des dangers et à même de réaliser son potentiel (..)». Depuis 1990, cette Journée mondiale marque le jour où l'Assemblée générale de l'ONU avait adopté la Déclaration sur les droits de l'enfant en 1959, ainsi que la Convention relative aux droits de l'enfant signée en 1989. Depuis 2000, «les forces d'occupation, les gardes de sécurité et les colons israéliens ont tué plus de 2.070 enfants palestiniens», selon le mouvement international de défense des enfants. Août dernier, trois hauts fonctionnaires des Nations unies opérant dans les territoires palestiniens occupés avaient appelé à assurer la protection aux enfants palestiniens à travers la prise de mesures «concrètes» pour leur permettre de vivre sans peur et de restaurer leurs droits spoliés par l'occupant israélien. Il s'agit de Jamie McGoldrick, Coordonnateur humanitaire du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), James Heenan, Chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) et Geneviève Boutin, Représentant spécial de l'Unicef dans l'Etat de Palestine.