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Des herboristes s'autoproclament guérisseurs
Publié dans La Nouvelle République le 01 - 12 - 2018

Rien ne semble dissuader les guérisseurs et autres charlatans à écouler, en toute impunité, leurs potions «magiques» au niveau des marchés hebdomadaires de la région.
Munis de mégaphones, ces herboristes de tous acabits vantent les bienfaits de leurs remèdes médicinaux, en allant jusqu'à instrumentaliser, pour la circonstance, la religion avec des versets coraniques à l'appui ! En tout cas, c'est ce que nous avons constaté, ce lundi, jour du marché hebdomadaire qui se tient à Sidi Ali. Rien que pour cette journée, ils étaient pas moins de 5 herboristes qui tenaient des étals à des endroits différents de ce marché bondé de monde, en cette journée. Chaque guérisseur avait captivé sa clientèle avec la force de persuasion par le truchement de haut-parleur. Ces personnages sinistres, sans scrupules, lorgnent plutôt du côté du porte-monnaie de ces crédules qui étaient massés en force devant leurs étals. C'est fou ce que ces marchands de rêves proposent comme remèdes et solutions à tous les maux et à toutes les maladies les plus incurables.
C'est à croire que la recherche médicale est un mot vain, ou que les chercheurs sont des aliénés qui passent leur vie à chercher, inutilement, l'origine de telle ou telle maladie, ou le remède à telle ou telle affection! Et voilà que des illettrés, des herboristes en l'occurrence, prennent des raccourcis en coupant l'herbe sous les pieds d'imminents chercheurs et médecins en proposant des remèdes miracles, que ces derniers peinent à trouver ! Eh oui, les charlatans énumèrent toute une litanie de maladies incurables, pour le moment, en jurant par dieu qu'ils possèdent la panacée.
Ainsi, les rhumatismes, les problèmes rénaux (calculs notamment), le diabète, l'hypertension, l'impuissance sexuelle, la stérilité, les maladies cardiaques et bien d'autres affections sont, enfin, «battues» par ces marchands, qui proposaient à des badauds crédules leurs herbes miracles. Ces derniers, comme hypnotisés, n'hésitaient pas à mettre la main à la poche pour sortir des billets de banque qu'ils tendaient aux guérisseurs, en jouant des coudes, en contrepartie de potions médicinales, dont le contenu demeure largement discutable pour ne pas dire douteux.
Cette médecine, que l'on dit parallèle, est illégale, du moment qu'elle est exercée dans l'opacité par des personnes qui n'ont aucun lien, ni de près ni de loin, avec la médecine, et qui n'ont, de surcroît, aucune connaissance approfondie du monde des herbes médicinales, lesquelles, contrairement aux idées reçues, contiennent des principes actifs qui peuvent provoquer de graves ennuis de santé en cas de mauvais usages! Mais bon, comme les gens ne raisonnent pas, ils achètent sans broncher, et cela fait le lit de ces charlatans. Cependant, là où le bât blesse, c'est ce laisser-aller des pouvoirs publics.


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