Quand l'Etat emprunte de l'extérieur, il doit avoir une politique bien étudiée pour gérer par la suite le remboursement. En effet l'Algérie a bien su tirer son épingle de jeu en gérant rationnellement sa dette extérieure. La Banque africaine de développement (BAD) a présenté hier en marge du 32ème sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, un rapport estimant que la politique de remboursement par anticipation de la dette extérieure algérienne, mise en place au cours de la dernière décennie, a permis à ce pays de «mieux résister» aux chocs économiques. En effet, le document présenté par la Commission de l'Union africaine (UA) et la Banque africaine de développement et intitulé «Perspectives économiques de l'Afrique» note que «la politique de réduction de la dette extérieure, mise en place par l'Algérie au cours de la dernière décennie, et ses importantes réserves de change, malgré leur diminution, permettent à ce pays de mieux résister aux chocs économiques». Décidé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui avait démarré en 2004, s'est accéléré en 2005 et c'est en 2006 que des réductions les plus importantes ont été enregistrées, entraînant ainsi la réduction de la dépense extérieure en intérêts sur la dette, l'amélioration de l'appréciation économique extérieure du pays et le renforcement de la sécurité financière. La BAD a fait savoir, en outre, que «l'infrastructure, la position géographique, la diaspora, le marché intérieur et la dotation en ressources naturelles de l'Algérie fournissent les atouts nécessaires pour transformer et diversifier son économie». Le rapport a fait ressortir que la croissance du PIB réel «atteint 2,5 % en 2018 contre 1,4 % en 2017, principalement en raison de la croissance du secteur hors hydrocarbures (5,2 %) et de l'importance des dépenses budgétaires (36,7 % du PIB)». Les estimations et projections de croissance algérienne pour 2018-2020, basées sur l'hypothèse prudente d'un secteur des hydrocarbures «faible» et d'un secteur non hydrocarbures «en légère amélioration», «sont de 2,7% en 2019 et de 1,9% en 2020». «La diminution projetée en 2020 est due en partie à une politique budgétaire plus restrictive -à partir de 2019, les dépenses publiques diminueront- afin de réduire le déficit budgétaire, qui de 5,3% du PIB en 2018 devrait passer à 5,0% en 2019 et à 4,7% en 2020», a estimé le rapport. La BAD relève, en outre, que la Banque d'Algérie, «confrontée à la contraction des dépôts bancaires depuis 2015, a repris son refinancement et stimule le marché monétaire interbancaire en réduisant les réserves obligatoires et en réglementant mieux les marchés des capitaux», tout en estimant que «l'inflation reste sous contrôle avec 4,8 % en 2015, 6,4 % en 2016 et 5,6 % en 2017».