Le directeur général de l'Agence nationale des déchets (AND), Karim Ouamane, a annoncé le lancement récent d'une enquête nationale d'évaluation des déchets hospitaliers. L'enquête vise une adaptation de gestion qui va permettre de réduire au maximum leur impact écologique. L'étude est entamée auprès des établissements sanitaires, des cabinets dentaires et médicaux ainsi que des laboratoires d'analyses, afin de récolter des données quantifiées sur les déchets d'activité de soins et leur mode de gestion, a révélé Karim Ouamane. «L'enquête que nous sommes en train de réaliser pour le compte du ministère de l'Environnement et des énergies renouvelables s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de gestion des déchets à l'horizon 2035 qui englobe, les déchets ménagers et industriels, les déchets d'activité de soins (DAS)», explique-il. En termes de chiffre, le directeur général de l'agence, a fait savoir que Chlef compte 882 structures sanitaires publiques et privées, en précisant que le travail d'étude mené a permis d'estimer la production des DAS dans cette ville à 281 tonnes/an, dont 20,61 tonnes de déchets anatomiques, 75 tonnes de déchets à risque infectieux et 29,61 tonnes de déchets toxiques, alors que le reste, le plus grand en quantité et en volume, constitue la fraction assimilable aux déchets ménagers. Par ailleurs, le même responsable relève que l'activité sanitaire génère des déchets porteurs d'une contamination bactériologique, virale et chimique avérée. Ainsi, la gestion permanente de ces déchets suppose une quantification des données permettant une planification, et ce, pour une meilleure gestion et une mobilisation des différents acteurs concernés. «Les chiffres émanant d'institutions fiables permettront, en effet, de faire une évaluation sur la gestion des déchets hospitaliers en comparant les quantités générées par rapport aux capacités de collecte et de traitement existantes. D'où l'intérêt de cette enquête», ajouta-t-il. Sur le plan juridique, le directeur général de l'AND rappelle l'existence, depuis 2001, d'une loi sur la gestion des déchets interdisant la pratique de déversement de déchets d'activités de soins dans des décharges. Il considère, de surcroît, qu'une gestion réglementée des déchets hospitaliers suppose une collecte et un traitement spécifiques dans des conditions adaptées, permettant d'éviter tout contact de ces déchets avec les êtres vivants et l'environnement. «Ces mêmes dispositions réglementaires ont instauré des mécanismes de contrôle et de suivi des activités liées à la gestion des déchets sanitaires», selon lui, en considérant que leur transport et leur traitement doivent se faire par des collecteurs et des installations agréées au cas où le générateur de ces déchets ne dispose pas d'outil de traitement au niveau de sa structure.