Les participants à la conférence sur le Sahara occidental, abritée par le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies à Genève, ont rappelé le statut du Sahara occidental en tant que territoire occupé par le Maroc, réaffirmant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Intitulée «La responsabilité de l'Union européenne et de ses Etats membres dans le processus de décolonisation du Sahara occidental», la Conférence s'est tenue au Palais des Nations Unies, en marge des travaux de la 40e session du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, entamés le 25 février et jusqu'au 22 mars, à laquelle plusieurs délégations représentants des Etats membres et la société civile y ont pris part. Cet événement qui a été organisé par le groupe de soutien de Genève pour le Sahara occidental, et présidé par le Vice-ministre au Département sud-africain des Relations internationales et de la Coopération Luwellyn Landers, a vu la participation de l'Ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Abdelkader Taleb Omar, du Professeur Klaus Buchner, membre du Parlement européen (Allemagne) et de Gianfranco Fattorini, représentant à Genève de l'Association américaine des juristes. Les participants ont rappelé, à cette occasion, le statut du Sahara occidental, en tant que territoire occupé par le Maroc et réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, regrettant la décision récente du Parlement européen de valider l'accord illégal de pêche entre l'Union européenne (UE) et le Maroc, qui constitue une entrave aux efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire Général de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler. Les panélistes ont condamné l'exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental, sans le consentement préalable du représentant du peuple sahraoui, le Front Polisario, soulignant le rôle négatif joué par la France dans ce conflit, en tant que soutien de la position marocaine au sein des institutions internationales. Ils ont, par ailleurs, salué la gestion effective et démocratique des camps des réfugiés sahraouis à Tindouf, ainsi que les efforts du gouvernement algérien dans ce cadre. De son côté, le responsable sud-africain, M. Landers, a dans son allocution réaffirmé le soutien résolu de son pays «à la lutte du peuple sahraoui pour sa liberté et son droit à l'autodétermination», en soulignant que cet appui de principe est immuable pour l'Afrique du Sud. Il a, à cet égard, salué les nombreux avis et jugements juridiques des Nations unies, de la Cour internationale de justice, de la Cour européenne de justice et même de la Cour suprême d'Afrique du Sud, affirmant sans équivoque que le Maroc, puissance occupante, n'a aucune souveraineté sur le Sahara occidental et que ses ressources naturelles ne peuvent être extraites et commercialisées légalement qu'avec le consentement libre, préalable et explicité du Front Polisario. En outre, M. Landers a indiqué qu'il est «extrêmement préoccupant de noter les décisions récentes de la Commission européenne et du Parlement européen, qui ont ignoré tout cet ensemble de jurisprudence et de jugements», estimant que cela contredit directement l'article premier de la Charte des Nations unies, qui appelle au respect et à la paix entre les Etats et les peuples. «Ces décisions sont motivées par les intérêts politiques et économiques nationaux étroits, sont prises en toutes impunité et avec un mépris honteux pour l'Etat de droit», a-t-il ajouté. Dans ce contexte, «il est temps d'engager un débat sur la manière dont les intérêts politiques et économiques des puissants perpétuent l'oppression du peuple sahraoui», a conclu M. Landers. Lors de cette Conférence, les participants ont appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à inclure la question de la surveillance des droits de l'Homme dans la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO). A l'occasion, les participants ont invité le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme à reprendre ses «missions de fond» au Sahara occidental occupé, à élaborer un programme de coopération technique et de renforcement des capacités avec le Front Polisario, et l'envoi du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme aux territoires occupés pour s'enquérir de la situation des droits de l'Homme. Les 15 membres du Conseil des droits de l'Homme de Genève, ainsi que des ambassadeurs de pays d'Europe, d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, ainsi qu'un certain nombre d'experts intéressés par les questions africaines et européennes et des représentants d'organisations non gouvernementales ont assisté à la conférence. Ont pris part aussi, le Professeur en droit international à l'Université de Stockholm, P- Wrang et l'ancien responsable de l'Afrique du Nord au Journal français Le Monde, Jean-Pierre Tuquoi.