La forte mobilisation les 22 février et 1er mars implique de biens analyser les aspirations de la société civile pas celle rentière vivant dans les salons mais celle que l'on a vu dans la rue, où cette jeunesse ne veut pas être récupérée. La leçon donnée à la dirigeante du Parti des travailleurs qui a été huée devrait servir de leçons. La refonte de l'Etat, dont l'administration, l'intégration de la sphère informelle, les réformes des systèmes financier, fiscal, douanier et socio-éducatif, les mécanismes nouveaux de la régulation et de la cohésion sociale, l'optimisation de l'effet des dépenses publiques et la nouvelle gestion des infrastructures reposant sur la rationalisation des choix budgétaires, pose la problématique du devenir de l'économie algérienne pour renouer avec la croissance et atténuer, par voie de conséquence, le chômage. L'économie algérienne est une économie actuellement totalement rentière avec plus de 98 % d'exportation avec les dérivées (600 millions seulement d'exportation de produits manufacturés en 2018 contrairement à de faux discours ) provenant de d'une ressource éphémère, les hydrocarbures allant vers l'épuisement avec environ 96 milliards de dollars de réserves de change fin février 2019,allant à l'épuisement fin 2022, en cas de non changement de politique économique et au rythme actuel des sorties de devises. Le volume global du financement non-conventionnel a atteint 6.556 milliards de DA jusqu'au 31 janvier 2019, dont 2.185 milliards de DA en 2017, 3.471 milliards de DA en 2018 et près de 1.000 milliards de DA en janvier 2019 avec un emprunt supplémentaire d'une valeur de 500 milliards de DA étant en 2019, dont une grande partie sera destinée à la Caisse nationale des retraites (CNR), représentant environ 28% du PIB, la dette publique plus de 36% du PIB fin 2018 risquant de conduire dans deux à trois ans à ,une spirale inflationniste incontrôlée. La réforme globale est la condition indispensable de la production et des exportations hors hydrocarbures, évitant ces subventions généralises sans ciblage injustes socialement et ces assainissements répétées des entreprises publiques sans résultats probants. Comme je l'ai rappelé souvent, en ce mois de février 2019 et cela ne date pas d'aujourd'hui, l'Algérie traverse avant tout une crise de gouvernance ce qui implique d'avoir une vision stratégique de l'Algérie horizon 2020/2030 du devenir de l'Algérie. L'Algérie a toutes les potentialités, pour dépasser les tensions politiques, sociales et économiques actuelles mais devant s'attaquer à l'essentiel et non au secondaire, existant une loi en sciences politiques : 20% d'actions bien ciblées ont un impact de 80%. Mais 80% d'actions mal ciblées ont un impact seulement de 20%. L'Algérie a besoin pour sa crédibilité nationale et internationale, de tensions géostratégiques au niveau de la région et des tensions budgétaires inévitables entre 2019/2020/2025 de rassembler tous ses enfants dans leur diversité et non de nous diviser, nécessitant un minimum de consensus économique et social qui ne saurait signifier unanimisme signe de décadence de toute société afin de stabiliser le corps social. Les réformes, au-delà des résistances naturelles des tenants de la rente, en réhabilitant la bonne gouvernance (la lutte contre la corruption concrètement et pas seulement par des textes de lois), le capital humain, sont la base du développement. Les cris de la jeunesse en ces mois de février et mars 2019 pour un profond changement doivent être entendus afin que l'Algérie puisse relever les défis du XXIe siècle, caractérisés en ce monde interdépendant en perpétuel mouvement, par d'importants bouleversements géostratégiques tant dans le domaine sécuritaire, économique, politique, social et culturel. Face aux inévitables tensions budgétaires et les enjeux géostratégiques 2019/2025/2030, la réussite des réformes doit reposer, sur quatre axes : rassemblement, refondation de l'Etat, démocratisation et réformes économiques conciliant efficacité économique et une profonde justice sociale. En résumé, les différentes composantes de notre société, doivent concourir ensemble à la paix, à la sécurité et à la stabilité condition de profondes réformes permettant un développement durable au profit de tous les Algériennes et Algériens. Il s'agit là de l'unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différends, à vaincre la haine et les peurs qui les habitent, à exorciser leurs démons et à trouver de nouvelles raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire, toujours ensemble, le destin exceptionnel que de glorieux aînés de la génération du 1er Novembre 1954 ont voulu désespérément pour eux. J'ose espérer un avenir meilleur pour mon pays, en ces moments de grands ouleversements géostratégiques, fondé sur un Etat de Droit, plus de tolérance, d'espace de libertés et le renforcement du dialogue productif, loin de tout extrémisme, rassemblant tous les algériennes et algériens. Les engagements du candidat à la présidence de la République Abdelaziz Bouteflika «J'ai écouté et entendu le cri du cœur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m'ont interpellé sur l'avenir de notre patrie. Ces jeunes dont beaucoup ont l'âge porteur de dignité et de générosité que j'avais au moment où j'ai rejoint les rangs de la glorieuse Armée de libération nationale, ont exprimé une inquiétude compréhensible face aux incertitudes qui les animent. J'ai le devoir et la volonté d'apaiser les cœurs et les esprits de mes compatriotes. Je le fais aujourd'hui en tant que Moudjahid fidèle à la mémoire de nos valeureux martyrs et au serment de tous les compagnons de notre épopée libératrice qui sont encore en vie. Je le fais également en tant que Président de la République pleinement respectueux de la volonté populaire qui m'a accordé l'insigne privilège de me porter à la magistrature suprême. Je le fais enfin en qualité de candidat à la prochaine élection présidentielle, avec conviction. Je suis déterminé, si Dieu le Tout Puissant m'en donne la possibilité, et si le peuple algérien me renouvelle sa confiance, à assumer la responsabilité historique de la concrétisation de leur exigence fondamentale, c'est-à-dire le changement du système. Dans cet esprit, je prends solennellement devant Dieu, et devant le peuple algérien, les engagements suivants :Premièrement : La tenue, juste après l'élection présidentielle, d'une conférence nationale inclusive et indépendante pour débattre, élaborer et adopter des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales, devant constituer le socle du nouveau système rénovateur de l'Etat national algérien en harmonie avec les aspirations de notre peuple. Deuxièmement : L'élaboration et l'adoption par référendum populaire d'une nouvelle Constitution qui consacrera la naissance de la Nouvelle République et du nouveau système algériens. Troisièmement : La mise en œuvre rapide de politiques publiques garantissant une redistribution des richesses nationales plus juste et plus équitable et l'élimination de la marginalisation et de l'exclusion sociales, y compris le phénomène de la Harga, ainsi qu'une mobilisation nationale effective contre toutes les formes de corruption. Quatrièmement : La prise de mesures concrètes pour faire de tous nos jeunes des acteurs et des bénéficiaires prioritaires dans la vie publique à tous les niveaux et dans toutes les sphères du développement économique et social. Cinquièmement : La révision de la loi électorale avec notamment la création d'un mécanisme indépendant d'organisation des élections qui aura la responsabilité exclusive de l'organisation des élections. Sixièmement : L'organisation d'une élection présidentielle anticipée conformément au calendrier arrêté par la conférence nationale indépendante. Je m'engage à ne pas être candidat à cette élection qui assurera ma succession dans des conditions incontestables de sérénité, de liberté et de transparence. La date de cette élection présidentielle anticipée sera fixée par la conférence nationale». (Suite et fin) Abderrahmane Mebtoul, expert international