La mobilisation pour un changement radical du système politique était au rendez-vous hier à Tizi Ouzou. Des milliers de personnes, en effet, ont répondu aux appels, multiples, à manifester lancés sur les réseaux sociaux et dans les médias par des militants, des personnalités, partis politiques et des syndicalistes, a-t-on constaté. Pour le 7ème vendredi de suite, le mouvement populaire, à l'allure d'une victoire suite à la démission du Président Bouteflika mais aussi du maintien de la mobilisation jusqu'à à une rupture totale avec le système politique en place, ne faiblit pas. Hommes, femmes et enfants, vieux et vieilles, venus en famille pour certains, de plusieurs régions de la wilaya ont participé à cette manifestation pacifique. Drapés de l'emblème national et du drapeau amazigh, les manifestants ont marché dans un calme absolu, scandant des slogans adaptés à la situation politique actuelle et hostiles au gouvernement de Nourredine Bedoui et à la succession d'Abdelkader Bensalah à Abdelaziz Bouteflika au poste de chef de l'Etat. Du campus Hasnaoua I de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, point de départ de cette grandiose marche, jusqu'à la placette de l'Olivier jouxtant les sièges de la Sûreté de wilaya et la Cour de justice, les manifestants ont exigé le départ du gouvernement Bedoui. «Arrêtez vos scénarios, le peuple n'est pas idiot !», «Hier, vous avez piétiné la Constitution et aujourd'hui vous voulez gouverner au nom de la Constitution ?», «1962 c'était la libération du pays, 2019, le peuple se libèrera par lui-même», scandaient les manifestants à tue-tête. Ils réclament le départ des «trois B», Nourredine Bedoui, le Premier ministre, Abdelkader Bensalah, le président du Sénat et, Tayeb Belaiz, le président du Conseil constitutionnel. D'autres slogans, tels, «Un seul héros, le peuple !», «L'Algérie est une République et non une monarchie», ou encore «Pour une transition sans le pouvoir», «Appliquons l'article 2019 : dégagez tous !», étaient également repris en chœur par la foule parmi laquelle on a remarqué la présence de politiques dont un cadre du Front des forces socialistes (FFS), Dr Ahmed Djeddai aux côtés du nouveau premier secrétaire National du parti, Hakim Belhacel. Soutenue par les politiques et plusieurs syndicats autonomes mais aussi par des organisations de la société civile, l'ordre des avocats, le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires représentant les maîtres-assistants, les maîtres de conférences A et B et les professeurs en médecine, en pharmacie et en chirurgie dentaire pour ne citer que ceux-là, cette grandiose manifestation, pacifique, est la septième du genre qui s'est déroulée, hier vendredi. Après celle du 22 février du 1er mars, du 8, du 15, du 22 et du 29, rappelle-t-on.