Jeudi dernier, dans le cadre de la volonté de concertation qu'il prône dans le traitement de la situation politique du pays, le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, a reçu Abdelaziz Ziari, plusieurs fois député depuis 1983, et ministre ainsi que Conseiller du président de la république (2003-2004) et ancien président de l'Assemblée populaire nationale (APN, 2002-2007), Abdelaziz Belaïd (président du Front El Moustakbal) et Miloud Brahimi, avocat et ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme en tant que personnalités nationales. Le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, cité par l'APS, a déclaré avoir présenté lors de cette rencontre "des solutions à même de garantir la régularité et la transparence des élections, et ce à travers l'instance indépendante des élections. Celle-ci doit être dotée, d'une "totale indépendance", et de "prérogatives de contrôle et d'organisation du déroulement de toutes les phases du processus électoral". Abdelaziz Belaïd a estimé que "la stabilité du pays, la préservation des institutions et des personnes, ainsi que "le transfert du pouvoir dans le cadre de la légalité ne peut se faire qu'à travers des élections propres et transparentes". Pour sa part, selon la même source, Me Miloud Brahimi a plaidé pour la mise en place d'une "commission souveraine", chargée de gérer la transition et l'organisation de l'élection présidentielle "sans hésiter à mettre la Constitution de côté". Cette commission qui sera créée en accord avec les partis politiques et les représentants de la société civile "peut différer la date de l'élection présidentielle et préparer le terrain afin d'assurer le départ définitif de ce système", avait déclaré Me Brahimi. "Le contexte politique actuel du pays ne permet pas d'organiser une élection présidentielle qui soit au niveau des attentes du peuple. Il faut aboutir à la refondation du pays et à la construction d'un régime digne des attentes de ce peuple", a indique l'avocat et juriste, estimant que la mobilisation populaire "est une véritable révolution en Algérie et dans le monde". Cette position tient sans doute compte du fait que la classe politique actuelle, mise en place dans le cadre du « système » comprend quelque 60 partis, dont plusieurs sont en crise ouverte ou larvée, et tient compte aussi d'un électorat tellement fragmenté que les performances de ces partis en pâtiraient lourdement si la présidentielle était organisée dans les délais impartis par la Constitution. Abdelaziz Ziari s'est également prononcé pour le report de la date de l'élection présidentielle.