Depuis une quinzaine de jours la machine judiciaire algérienne tourne à plein temps. Le pôle judicaire financier d'Alger cible principalement les corrompus et leurs complices. Depuis l'incarcération d'Ali Haddad, les arrestations des hommes d'affaires se poursuivent, mais pas seulement. Soupçonné d'être impliqué dans des affaires douteuses et délétères, le tribunal de Tipasa convoque l'ancien Directeur général de la sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel et un de ses fils dans le cadre d'une instruction judiciaire ouverte concernant des dossiers de corruption présumée. La comparution devant le juge d'instruction près le tribunal de Tipasa d'Abdelghani Hamel en compagnie de son fils est prévue, aujourd'hui. L'appel à comparaitre devant la justice de l'ancien directeur générale de la DGSN est sans surprise. Cette convocation aujourd'hui est un fait et non une rumeur. La justice prend, à cet effet, acte et convoque Abdelghani Hamel et son fils, qui a, pour rappel, réagi la semaine dernière à chaud à l'éventuelle réception d'une convocation émise par la justice militaire. Sa sortie médiatique était au préalable pour apporter un démenti et des réponses à son implication dans des affaires de corruptions présumées. Une implication, qu'il a jusque-là réfutée en bloc. Une sortie qui n'a pas convaincu la justice qui n'a pas tardé à le convoquer pour s'expliquer devant les juges. Les effets pervers de la corruption en Algérie ont engendré le pourrissement de la gestion des grands projets de développement du pays. Passant d'une gestion partielle à des approches fictives comptabilisées à des milliards de dinars. L'absence d'organisme de lutte contre les crimes financiers a contribué à la quantification de ce phénomène. Cette fois-ci, l'étau se resserre autour des hommes d'affaires et la pression monte. Un climat d'incertitude et d'inquiétude s'installe, notamment, depuis l'injonction du général de corps d'armée, chef d'Etat-Major de l'Armée nationale populaire Ahmed Gaid Salah, qui a empressé la justice algérienne d'ouvrir tous les dossiers de corruption recensés ces dernières années et mener les investigations afin de restituer l'argent de l'Etat, usurpé sous couvert du pouvoir. Plusieurs dossiers et affaires ont refait surface ces derniers jours, impliquant des grandes personnalités publiques et politiques. Dans le cadre de l'opération mains propres, la Cour suprême a réceptionné une pile de dossiers concernant des affaires de corruption et de transfert illicite d'argent à et depuis l'étranger, impliquant notamment l'ancien ministre de l'Energie Chakib Khalil. Le dossier des remis en cause dans des faits de malversations financières n'est pas clos. La remise à niveau de la justice algérienne est plus que primordiale. Sans surprise, le citoyen s'attend à davantage d'arrestation. Plusieurs hommes d'affaires sont dans le collimateur de la justice qui œuvre tant bien que mal pour débusquer tous les corrompus. Difficile mais pas impossible à en croire la vitesse que prend la machine judiciaire ces dernières semaines. L'Algérie souffre aujourd'hui de son administration, de son système, mais aussi de sa justice. Cette dernière essaie par la disposition des choses arrêter la saignée financière dont il est victime le pays depuis des années. Le chemin est encore long pour purger la société de tous ces criminels. Infléchie, mais sans concession, la justice tente de déloger toute la bande qui a conduit l'économie du pays à la dérive. Parmi les instigateurs de projets louches mis hors de nuire, figurent les frères Kouninf connus pour leur étroit lien avec l'ex-président Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné du poste de président au début du mois d'avril, à la suite des manifestations antigouvernementales. Les quatre frères ont été incarcérés simultanément avec le richissime Issad Rebrab, et ce, en attente de leur procès. Depuis des années l'économie algérienne est piégée dans une bulle explosive de corruption. Difficile de remonter le cap du jour au lendemain. Il faudra du temps pour remettre la pendule à l'heure et revaloriser la place de l'Algérie sur l'échiquier mondial. L'Algérie est rangée par un mal profond. L'Algérie est classée 105ème dans le monde de la corruption, un phénomène qui a pris de ampleur et a affecté l'économie algérienne.