Le Front Polisario a réitéré lundi à New York son appel pressant à la communauté internationale à donner une chance au peuple sahraoui pour exercer son droit non négociable à l'autodétermination et à l'indépendance. Devant le Comité spécial de la décolonisation, dit Comité des 24, le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Sidi Mohamed Omar, a exhorté la communauté internationale à «mettre en place toutes les mesures nécessaires pour donner une chance au peuple sahraoui d'exercer de façon libre et démocratique son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance». «Ce n'est pas trop demander à ce Comité créé par les Nations Unies pour éradiquer le colonialisme sous toutes ses formes et manifestations», a estimé le représentant sahraoui. Dans son plaidoyer, Sidi Mohamed Omar a rappelé que le Sahara occidental a été inscrit à l'ordre du jour du Comité depuis 1963 en tant que territoire non autonome, dont le peuple jouit du droit à l'autodétermination et à l'indépendance conformément aux résolutions pertinentes de l'Assemblée générale de l'ONU. Répliquant aux déclarations trompeuses du Maroc sur la nature juridique de la question sahraouie, Sidi Mohamed Omar a jugé «pertinent de rétablir les faits» sur la base des résolutions de l'ONU. Se contentant de citer trois faits, il a expliqué avant toute chose que l'ONU ne reconnaissait aucune souveraineté du Maroc sur les territoires occupés. Autre fait, le Maroc ne figure pas dans la liste des puissances administrantes reconnue par l'ONU. «Si le Maroc n'a ni la souveraineté internationale reconnue ni le (statut) de puissance administrante quel est le statut de la présence du Maroc sur le territoire», s'est-il interrogé. La réponse, a-t-il poursuivi, «est très claire et ceux qui l'ignorent devraient y chercher dans les résolutions des Nations unies, en particulier la 34/37 du 21 novembre 1979 et la 35/19 du 11 novembre 1980, par lesquelles l'Assemblée générale a déploré l'aggravation de la situation résultant de la poursuite de l'occupation du Sahara Occidental par le Maroc». «Le Maroc est donc une puissance occupante du Sahara occidental et c'est le troisième fait réaffirmé par les résolutions de l'ONU que je viens de citer», a-t-il enchainé. Sidi Mohamed Omar a précisé que le récit du Maroc, selon lequel la décolonisation du Sahara occidental a été réalisée par le biais d'un accord conclu en 1975 avec l'Espagne, est trompeur et dénué de toute vérité. Il a expliqué aux membres du Comité que ledit accord n'a ni transféré la souveraineté du territoire ni conféré le statut de puissance administrante au Maroc car l'Espagne ne pouvait opérer ce transfert de façon unilatérale. Et le fait que la question sahraouie continue, à la demande de l'Assemblée générale, d'être examinée par le Comité des 24, témoigne de la décolonisation inachevée du territoire. Cela «témoigne également du fait que le droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination et à l'indépendance n'est pas négociable et qu'il ne peut être dépassé par les réalités coloniales actuelles créées par la puissance occupante marocaine», a-t-il affirmé dans son plaidoyer. Le représentant a indiqué qu'à la lumière de ces faits, le Maroc veut convaincre la communauté internationale que «la force fait le droit». «En d'autres termes, le Maroc veut que l'ONU accepte simplement ses revendications de souveraineté sur le Sahara occidental, que l'organisation onusienne elle-même n'a jamais reconnues», a-t-il déclaré. Sidi Mohamed Omar a soutenu que si «la force fait le droit» avait été la règle, de nombreux pays membres de ce comité n'auraient pas accédé à leur indépendance. «La seule option est donc de défendre les principes de la légalité internationale et les résolutions de l'Assemblée générale sur la question du Sahara occidental», a-t-il affirmé.