Pour faire face à la crise politique et l'érosion des réserves de changes depuis 2015, le gouvernement a recouru à la création monétaire pour augmenter la masse monétaire comme alternative pour soutenir financièrement les institutions de l'Etat et dopé les recettes du Trésor public. L'option du financement non-conventionnel est présentée comme une solution efficace aux entreprises publiques, et tout autant aux entreprises privées. L'Algérie a imprimé plus de 6 500 milliards de dinar depuis août 2017 jusqu'à janvier 2019. Après deux ans de création massive par la Banque d'Algérie de la monnaie pour soutenir l'économie nationale, le gouvernement abandonne cette solution et examine des alternatives moins risqué pour préserver les réserves de changes. Cette décision intervient à un moment crucial où l'économie du pays est en pleine recrudescence en raison de la chute des cours du pétrole sur le marché mondial, recul des investissements étrangers et dévaluation de la monnaie nationale. La décision de la mise en marche de la planche à billet a été rejetée par les spécialistes financiers qui considéraient que les décideurs ne sont pas conscients de l'enjeu d'une telle action et ses répercutions durable sur l'économie. En 2 années seulement le gouvernement a imprimé plus de 6 500 milliards de dinars dont 4 500 étaient injectés pour soutenir l'économie nationale. Force est de constater qu'aujourd'hui cette option n'a contribué qu'à augmenter le taux de l'inflation (4.9%), ainsi que la dette publique (44%). Tous les voyants de l'économie nationale virent au rouge aujourd'hui, avec un risque accru de récession, notamment, avec l'instabilité du marché mondial du pétrole qui menace l'effondrement de la demande et la baisse de la production à cause de la hausse des tensions au Moyen-Orient. Sans oublier l'impact irréversible d'une telle option sur le marché de change. La valeur de la monnaie nationale a baissé de plus de 60%. Ce qui a provoqué la prolifération de l'informel financier ainsi que les crimes financiers qui ont conduit l'économie nationale au bord du précipice. De cause à effet, la masse d'argent créé par la Banque d'Algérie, qui rejette aujourd'hui toute implication dans la prise de décision, et destiné à financer des projets structurants auraient été reconduite pour assurer les dépenses de fonctionnement dont le budget est de plus en plus croissant. Les événements s'accélère et l'élaboration du projet de la loi de finance 2019 risque d'être retardé pour des raisons politiques qu'économiques. Certes que l'abandon du financement non conventionnel est une bonne chose, cependant, la reprise en main de la situation financière du pays est plus qu'impérative et doit se faire dans les brefs délais. Les réserves de changes estimées à moins de 76 milliards de dollars ne peuvent assurer approximativement qu'un an d'importation. Le recours au financement non conventionnel reste la dérive de plus du pouvoir qui a misé sur une option de facilité sans contrepartie productive, dont les conséquences sont évaluées à long terme. Conscient aujourd'hui en pleine mutations politiques que le financement non conventionnel et l'actionnement de la planche à billet a réduit à néant toutes les perspectives et stratégies définies dans le plan de développement économique suscité, pour la période 2016-2019, le gouvernement annonce via son porte-parole, Hassane Rabhi, l'interruption du processus de la création monétaire. Sans pour autant annoncer des solutions réelles à la crise politique, si ce n'est d'épuiser dans les anciennes solutions et alternatives. L'unique solution à la crise économique actuelle réside en la restitution de tous les avoirs matériels et argent placés dans les banques étrangères. Ainsi mettre un terme aux lobbyings qui ont longtemps monopolisé le marché et profité des privilèges de l'Etat, sans modération.