Cinq jours après son élection à la tête de l'Union Généraledes travailleurs algériens (UGTA), en succession à Abdelmadjid Sidi Said qui a renoncé à ce mandat et a annoncé son départ à la retraite, Salim Labatcha, nouveau secrétaire général de la centrale syndicale fait l'objet déjà de contestations par les syndicalistes de l'union locale d'Alger, affiliée à l'UGTA. Ces derniers ont lancé un appel à toutes les sections syndicales des autres wilayas du pays, qui ont boycotté récemment, les travaux du 13ème congrès de l'UGTA à se réunir et se concerter dimanche prochain afin d'aboutir à une action commune et consensuelle traduisant la revendication principale des travailleurs, actuellement. Il s'agit d'organiser de nouvelles élections pour choisir un nouveau SG, approuvé par tous. Un premier sit-in regroupant plusieurs travailleurs syndiqués de l'union locale d'Alger a été observé hier devant le siège de ladite organisation pour dénoncer les conditions de l'élection du nouveau SG de l'UGTA et exiger son départ pour réorganiser de nouvelles élections transparentes pour choisir un véritable représentant des travailleurs. Redonner de l'espoir à un syndicat resté inaudible pendant des années aux cris de détresse des travailleurs. Instrumentalisé et politisé, l'UGTA a perdu sa vocation, laissant le travailleur algérien dans le désintérêt et la précarité totale. C'était le constat dressé hier par les dizaines de syndicalistes qui ont participé à cette journée de protestation et qui souhaitent élargir leur mouvement de protestation vers les autres sections syndicales. «Du pareil au même. Le nouveau SG de l'UGTA a été choisi et placé par son prédécesseur pour garder la main sur le syndicat national et préserver ses intérêt», commente Fouzi qui remet en question tout le processus de sélection ou du vote du Salim Labatcha. Pour les protestataires le syndicat national des travailleurs s'est relégué de son objectif principal en tant qu'une organisation indépendante qui assume un rôle de protecteur des droits des travailleurs ainsi que celui d'un gestionnaire des différentes sections syndicales pour assurer les fondamentaux de la vie des salariés. C'est à cette organisation sociale qu'incombe cette mission. Ce qui ne semble pas le cas pour les travailleurs algériens qui sont en lutte permanente pour leur droit sans être accompagnés ou soutenu par la centrale syndicale, sous l'ère d'Abdelmadjid Sidi Said qui les a longtemps négligés. Ce qui justifie les mouvements de protestations multiples des syndicalistes qui ont dénoncé le chantage et les pratiques malsaines utilisés par leurs représentants. Le scénario se réédite avec le nouveau SG, Salim Labatcha, ciblé par les dizaines de syndicalistes de la branche UGTA de la wilaya d'Alger, sortis contester sa légitimité et la légalité de son élection à la tête de la plus importante organisation nationale des travailleurs. «Nous ne reconnaissons guère cette élection. Labatcha est imposé par son prédécesseur. Son élection est illégitime», a indiqué, l'un des syndicaliste qui s'est exprimé lors de ce rassemblement et qui a qualifié cette élection de «combine et de complot contre le travailleur algérien». Un avis partagé par les autres protestataires. Ils veulent s'organiser davantage pour discipliner et crédibiliser leur action de protestation. «La branche de l'UGTA de la wilaya d'Alger est la vitrine de la centrale syndicale. Sa voix doit atteindre toutes les autres sections qui ont boycotté les travaux du 13ème congrès de l'UGTA», affirme un autre syndicaliste pour qui la maturation d'un tel projet nécessiterait de la concordance, de l'union et de la détermination pour déloger le nouveau SG de l'UGTA, comme revendiqué par les protestataires. «Nous allons nous réunir avec les représentants de ces wilayas, dimanche prochain, et après consultation et concertation, nous allons rendre publique notre décision, le lendemain, ainsi que les mesures à prendre dans ce cas», a-t-il renchéri. Pour rappel, le nouveau SG de l'UGTA, Salim Labatcha, 52 ans, a été élu jeudi dernier lors des travaux du 13e Congrès de la Centrale syndicale. Il était Secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'agroalimentaire (FNTA) depuis 2011 et a été responsable de plusieurs organisations syndicales, avant d'être choisi à la tête de l'UGTA.