Serey Die s'avance et tire. Le poteau renvoie le cuir et l'Algérie est en demi-finales de la CAN-2019 de football. La suite n'est que pur bonheur pour les Algériens qui sont sortis en nombre dans les rues, notamment celles de la capitale, pour fêter ce résultat que personne n'attendait avant le début du tournoi. Après une rencontre «qui a duré une éternité» et une séance de tirs au but «interdite aux cardiaques» que plusieurs ont d'ailleurs refusé de suivre, les Algériens ont pu célébrer comme il se doit la qualification des hommes de Djamel Belmadi au dernier carré de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en terre égyptienne aux dépens de la Côte d'Ivoire (1-1 puis 4-3 aux t.a.b), chose qui n'était plus arrivée depuis l'expédition angolaise de 2010 sous Rabah Saâdane. Enveloppés de l'emblème national et coiffés de chapeaux aux couleurs vert, rouge et blanc, jeunes et moins jeunes ont sillonné, à pied, en voiture ou en scooter, les différents quartiers et communes de la capitale, où il y avait foule. A Alger-Centre, 1er-Mai, El-Mouradia, Bir Mourad Raïs et autres El-Harrach et Birtouta, fumigènes, feux de Bengale et feux d'artifice étaient au rendez-vous jeudi soir au coup de sifflet final de l'arbitre éthiopien Bamlak Tessema Weyesa intervenu après le tir raté de l'Ivoirien Geoffroy Serey Die, synonyme de passage de grade réussi pour les coéquipiers de l'infortuné Baghdad Bounedjah, malheureux et en larmes sur le banc après avoir vu son penalty en seconde période renvoyé par la transversale. «Chaâb yourid la Coupe d'Afrique» (littéralement, le peuple veut la Coupe d'Afrique) le fameux tube devenu un grand succès chez les supporters, lesquels doivent encore patienter encore deux matches pour espérer voir cette équipe nationale rééditer le coup de celle de 1990 lorsque les coéquipiers de l'icône Rabah Madjer ont soulevé l'unique trophée continental dans le palmarès de l'Algérie. Certains ont regretté de ne pas avoir eu la chance d'être parmi ceux qui ont fait le déplacement à Suez à l'occasion du pont aérien mis en place par les autorités algériennes qui a permis à plus de 1 000 «irréductibles» de l'équipe nationale de suivre cette rencontre. «J'ai raté ce match mais j'espère être de la partie dimanche», lance Ahmed, la trentaine bien entamée, drapeau algérien en main et maillot de Mahrez sur le dos. Rendez-vous est pris donc pour dimanche à 20h, à l'occasion de la demi-finale contre les «Super Eagles» nigérians au Stade international du Caire dans ce qui constituera la dernière étape à franchir avant la finale du 19 juillet.