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Résoudre la crise politique avant la fin 2019, par le dialogue afin d'éviter la faillite économique de l'Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 07 - 2019

Lette ouverture au pouvoir, à l'opposition et à nos amis du Hirak
Bien que la dette extérieure soit d'environ 1/2% du PIB, la baisse drastique des réserves de change suscite à juste titre, des scénarios pessimistes sur l'avenir de l'Algérie qui risque la cessation de paiement fin 2021, le dernier trimestre 2022. Car il faut être réaliste et ne pas verser dans la démagogie.
La situation pourrait s'aggraver plus rapidement sans la résolution de la crise politique qui paralyse toute l'économie. L'Algérie avec des détournements qui dépassent l'imagination humaine par leurs ampleurs, qui conduisaient le pays droit au mur, a besoin d'une nouvelle stratégie, loin des slogans creux populistes, s'adaptant au nouveau monde, d'un retour à la CONFIANCE pour sécuriser son avenir.
L' Algérie s'est qualifiée pour la Coupe d'Afrique des Nations grâce à sa victoire 1-0 contre le Sénégal qui n'a pas démérité, ce vendredi dimanche 19 juillet au Caire. Remercions donc vivement l'équipe nationale pour ce renouveau d'espoir qu'elle a suscité au profit exclusif de l'Algérie. Notre équipe nationale aura réalisée ce qu'aucun gouvernement depuis des décennies n'a réussi, réconcilier les Algériens avec eux mêmes.
Jamais de mémoire depuis l'indépendance politique une fièvre de liesse populaire en faveur du drapeau national, des immeubles, des maisons, des voitures, bus et camions décorés de drapeaux, n'a eu lieu, au niveau des 1546 APC de la République, et ce de l'Est à l'Ouest en passant du Centre au Sud. Qu'elles sont belles ces femmes et filles et qu'ils sont beaux ces hommes de tous âges, ces petits garçons, habillés du drapeau Algérie. Ainsi, l'Algérie se trouve réconcilier avec elle même grâce à cette jeunesse, en brandissant avec fierté le drapeau Algérie.
L'équipe nationale réconcilie également l'Algérie avec sa communauté émigrée, montrant qu'un Algérien sportif, intellectuel, ou opérateurs économiques, évoluant dans un autre environnement, loin des tracasseries bureaucratiques s'épanouit. Cette mobilisation des jeunes sans arrières pensées, dans le prolongement du Hirak, est que ce serait une grave erreur politique de certains partis politiques- pouvoir et opposition- ou de certaines personnes en mal de publicité, de faire de cette mobilisation spontanée une adhésion à leur politique et s'il y a eu cette immense mobilisation, c'est que l'enjeu principal est l'avenir de l'Algérie fondée sur une autre gouvernance et d'autres forces sociales et politiques.
La leçon principale que l'on peut tirer est que la population algérienne d'une manière générale et notre jeunesse d'une manière particulière (70% de la population) est capable de miracles pour peu que on lui tienne un discours de vérité grâce à une nouvelle communication et une gouvernance rénovée, et ce grâce à une mobilisation citoyenne, condition pour le développement de l'Algérie, cette jeunesse dynamique bien plus importante que toutes les ressources en hydrocarbures qui en ce mois de juillet 2019 constitue la principale rentrée de devises du pays.
Effectivement, Sonatrach assure directement et indirectement avec les dérivées 98% des ressources en devises du pays dont 33% proviennent du GN et du GNL qui connaissent un cours très bas depuis quelques années. C'est intenable dans le temps. La transition énergétique en Algérie qui est un choix stratégique politique, militaire, et économique. Il est incontestable que les gisements fossilifères du pays commencent à se tarir alors que la consommation énergétique est en croissance importante où selon le rapport du CREG, pour qui les besoins en gaz de Sonelgaz pour la seule génération électrique, dépasseront les 60 milliards de mètres horizon 2030 et 100 milliards horizon 2040.
Tout cela renvoie à une nouvelle politique des subventions et d'une manière générale à une nouvelle politique énergétique. Insérée dans le cadre d'une nouvelle gouvernance globale. Le cours du gaz naturel qui depuis quelques années est totalement déconnecté du cours du pétrie, sur le marché libre est en chute libre, une moyenne en juillet 2019 de 2,3/-2,5 dollars le MBTU contre 7/8 dollars il y a de cela 5/7 années.
A titre d'exemple selon le bilan de Sonatrach, le prix d'unité MBTU- GNL en 2012 a été de 10,5 dollars, en 2014, 10,0, en 2015, 6,5, en 2016, 4,3 et en 2017 5,1 et en 2018, 6,3 dollars le MBTU (GNL) et 5,8 pour le gaz naturel (GN) par canalisation, via respectivement le gazoduc Enrico-Mattei qui relie l'Algérie à l'Italie, via la Tunisie, et le gazoduc Duran-Farell, qui relie l'Algérie à l'Espagne via le Maroc.
Nous assistons à une abondance de l'offre de gaz avec les USA à partir du gaz de schiste commençant à exporter vers l'Europe, l'Iran (33.000 milliards de mètres cubes gazeux) deuxième réservoir mondial et le Qatar 3ème réservoir mondial (24.000 milliards de mètres cubes gazeux) contre environ 2500/3500 milliards de mètres cubes gazeux pour l'Algérie, (données publiées souvent contradictoires pour le gaz naturel, mais 19.000 pour le gaz de schiste, 3èmeréserves mondiale. étant proches de l'Asie, sans compter la grande canalisation Sibérie-Chine, la Russie étant la première réservoir mondial (47.000 milliards de mètres cubes gazeux).
Par ailleurs, la Russie et le Qatar ont investi dans de grands complexes de GLN trois à quatre fois les capacités algériennes réduisant sensiblement les coûts qui ne fonctionnent actuellement pas en pleine vitesse de croisière. Qu'en sera- t-il de l'Algérie pour pouvoir exporter en termes de rentabilité financière vers l'Asie sans un prix final de 10/12 dollars le MBTU ? Car pour pouvoir exporter vers l'Asie, elle doit contourner toute la corniche de d'Afrique.
Et du fait de ses capacités moyennes la rentabilité en direction de l'Asie est loin d ‘être assurée, devant inclure dans le prix final, outre le cout d'exploitation, le cout du transport dont l'amortissement des méthaniers. Pour l'Afrique, l'Algérie doit tenir compte de nombreux producteurs africains, dont le Nigeria,(5100 milliards de mètres cubes gazeux de réserves) l'entrée du Mozambique Surnommé parfois le «Qatar de l'Afrique», après la découverte de gigantesques gisements gaziers entre 2010 et 2013, estimées à 5000 milliards de mètres cubes, avec un investissement américain et français prévu de 25 milliards de dollars, soit les neuvièmes réserves du monde en gaz, sans compter les réserves non exploitées de 1500 milliards de mètres cubes gazeux de la Libye.
Aussi évitons d'indure en erreur l'opinion publique de la part de certains soi disant experts, comme ils ont induit en erreur le pays pour le montage de voitures et le financement non conventionnel (voir conférence du Pr Abderrahmane Mebtoul devant les officiers supérieurs lors d'une conférence donnée à l'invitation du Ministère de la défense nationale MDN –Ecole Supérieure de Guerre ESG sous le titre «les déterminants du cours du pétrole, et son impact sur l'économie algérienne : entre les fondamentaux et les enjeux géostratégiques le 19 mars 2019 (voir ronéotypée -www.google.com).
En attendant le marché naturel représentant la majorité de ses exportations de gaz est celui de l'Europe comme en témoigne les nombreux accords actuels notamment avec l'Espagne, l'Italie et le Portugal en rappelant qu'en 2018, les exportations de gaz se sont élevées à 51.5 Gm3 dont 75% par gazoduc et 25% sous forme de GNL et que la première destination du gaz algérien reste le marché européen, essentiellement l'Italie (35%), l'Espagne (31%), la Turquie (8.4%) et la France (7.8%). Cette situation mono exportatrice a des incidences sur le niveau des réserves de change.
Les réserves de change sont en avril 2019 de 72,8 milliards de dollars, contre 178,9 en 2014, milliards de dollars ;114,1 milliards de dollars fin 2016 ; 97,3 milliards de dollars fin 2017et 79,8 milliards de dollars fin 2018. La baisse en en quatre mois 2019 a été de 7 milliards de dollars et au même rythme 21 milliards de dollars fin 2019. Au cours d'un baril fluctuant entre 60/65 dollars, au rythme de la dépense actuelle, sans un taux de croissance dépassant 8/9%, nous aurons 58 milliards de dollars fin 2019, 37 en 2020, 16 en 2021 et la cessation de paiement vers aout/septembre 2022 et peut être avant fin du premier trimestre 2022.
Ce montant dépend essentiellement à la hausse ou à la baisse des recettes d'hydrocarbures, la réduction du déficit commerciale en 2018 et les six premiers mois de 2019 étant due à 98/99% aux recettes d'hydrocarbures. Or, les importations entre 2016/2018 sont évaluées entre 45/46 milliards de dollars pour les biens plus il faut ajouter les services qui fluctuent annuellement entre 10/11 milliards de dollars et les transferts légaux de capitaux donnant une sorties de devises entre 58/60 milliards de dollars pour une entrée de devises à un cours de 70 dollars d'environ 38/39 milliards de dollars et pour un cours de 60 dollars d'environ 30 milliards de dollars accélérant les tensions de la balance des paiements.
Sur le marché parallèle la baisse de la cotation actuelle est transitoire pour des raisons politiques, l'écart avec le cours officiel étant d'environ 50% à l'équilibre offre/demande. Sur le plan budgétaire en cas de non recours au financement non conventionnel s'offrent trois solutions : une plus grande rigueur budgétaire avec la lutte contre le fléau de la corruption, l'endettement extérieur ciblé et le dérapage du dinar par rapport au dollar et à l'euro qui permet d'augmenter artificiellement la fiscalité hydrocarbures et la fiscalité ordinaire, cette dernière accentuant l'inflation étant supportée par le consommateur final comme un impôt indirect.
En cas de baisse drastique des réserves de change à 10/12 milliards de dollars, qui tiennent la cotation du dinar algérien à plus de 70%, la banque d'Algérie sera contrainte de dévaluer le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle qui fluctuera en fonction du taux d'inflation entre 300/400 dinars un euro, ce qui accélérera le processus inflationniste. Il s'ensuit que la croissance devrait ralentir très fortement dès 2020 en provoquant une augmentation du taux de chômage. Elle se traduira aussi par la persistance des déficits budgétaires et surtout des déficits externes qui vont éliminer progressivement toutes les marges de manœuvre dont dispose l'Algérie. Car, selon Bloomberg, l'Algérie, pour remonter son déficit budgétaire au titre de l'exercice 2019, «aurait besoin d'un baril de pétrole à 116,40 dollars, contre 95/100 dollars en 2017/2018».
Chacun doit privilégier les intérêts supérieurs de l'Algérie et non les intérêts personnels et partisans car la situation est extrêmement grave, devant aboutir à des concessions de part et d'autres par le dialogue productif pour un climat apaisé. Pour ne pas décevoir l'espoir de notre jeunesse, une solution rapide à la crise politique en espérant avant la fin de l'année 2019, pour ne pas isoler l'Algérie de l'arène internationale et éviter la faillite économique.
Après 57 ans d'indépendance politique, c'est toujours le cours du pétrole qui détermine l'évolution principaux indicateurs économiques et sociaux et l'image de l'Algérie dans les relations internationales. En ce mois de juillet 2019, Sonatrach c'est l'Algérie et l'Algérie c'est Sonatrach. Pour relever les défis futurs, se projeter sur l'avenir, loin de tout populisme dévastateur, une nouvelle gouvernance, un langage de vérité et la moralité des gouvernants s'imposent.
Avec une plus grande rigueur budgétaire, une meilleure gouvernance, un changement de cap de la politique économique actuelle, avec un baril même à 60 dollars. Mais attention, en cas de non changement de la politique socio-économique, donc de gouvernance, le scénario dramatique du FMI fin 2021/2022, est plausible avec des incidences économiques, sociales, politiques et géostratégiques, sans la résolution rapide la crise politique.
Opposition, Al Hirak et Pouvoir doivent s'entendre sur un compromis raisonnable, par le dialogue productif, afin que l'Algérie ne se retrouve dans le même scénario vénézuélien, pays en faillite bien plus riche que l'Algérie, ce qu'aucun patriote ne souhaite. Et dans ce cas, il serait illusoire tant pour le pouvoir, l'opposition ou Al Hirak de parler d'indépendance économique et politique avec de vives tensions sociales.
Le temps ne se rattrape jamais en économie d'où l'urgence de profondes réformes économiques, politiques, sociales et culturel, déterminant en ce XXIème siècle. L'Algérie a besoin qu'un regard critique et juste soit posé sur sa situation, sur ce qui a déjà été accompli de 1963 à 2019, et de ce qu'il s'agit d'accomplir encore au profit exclusif d'une patrie qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d'un même projet, d'une même ambition et d'une même espérance.
Dr Abderrahmane Mebtoul professeur des universités, expert international


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