Depuis le retour à Alger des Verts, des rumeurs persistantes alimentent l'actualité sportive. Partira-t-il ou ne partira-t-il pas ? Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Raouf Salim Bernaoui, a affirmé lors de son passage sur le plateau d'une chaîne de télé privée et de l'émission sportive de la Chaîne III, jeudi et vendredi, que le président de la Fédération algérienne de football restera à son poste. Mais ces déclarations, selon des experts avertis, sont loin, très loin de tout dévoiler. Que s'est-il donc passé et quel type de scénario est joué après, y compris avant la CAN-2019 ? Zetchi a-t-il réellement voulu se déchausser pour reprendre son costume de président du PAC et laisser place à un autre président, ou ce n'est qu'un style de marketing pour mesurer son audience ? Les questions se bousculent et écrasent toutes les versions qui animent les étalages des spots sportifs. Le MJS est allé sur le terrain des médias pour tenter de mettre fin à cette folle rumeur, si elle en est une, qui perturbe les supporters et de loin la planète sport du pays. Pourquoi, le Bureau fédéral n'a-t-il pas devancé, par son communiqué, le ministre de la Jeunesse et des Sports pour calmer le monde sportif ? Pourquoi a-t-il attendu la suite des événements pour réagir ? Dans un communiqué diffusé après coup et que nous avons publié dans notre précédente édition, on pourra lire : «C'est avec une immense consternation et un profond regret que la Fédération algérienne de football (FAF) est en train d'assister, depuis quelques jours, à une campagne acharnée pour gâcher la fête des Algériens et saper le moral de nos compatriotes, alors que l'Algérie est championne d'Afrique, sacrée en Egypte 2019, et ce, en annonçant à tout-va la démission de son président, Kheireddine Zetchi». Or, l'on constate que le communiqué ne confirme ni infirme le départ du numéro 1 de l'instance nationale du football. Ce communiqué est une interrogation. Le BF dénonce le fait que Zetchi «ainsi que les membres du Bureau fédéral s'inscrivent en porte-à-faux avec toutes les informations colportées ici et là, par différents médias, concernant une supposée démission de Zetchi qui vaque le plus normalement du monde à ses activités au sein de l'instance fédérale», indique la FAF. Et d'ajouter «le football algérien a besoin de calme et de sérénité pour que toutes les forces vives qui le composent puissent construire sur ce sacre historique et s'assurer, à l'avenir, d'autres succès et consécrations. Aussi notre équipe nationale a besoin d'un soutien indéfectible, en prévision des prochaines échéances…» Vendredi sur les ondes de la Chaîne III, le ministre de la Jeunesse et des Sports avouera que Zetchi «était fatigué et il était sujet à de critiques multiples et acerbes ces derniers temps. La polémique au sujet de son illégitimité à la tête de la FAF, conjuguée à la campagne de dénigrement qu'il a subie avant et après la CAN-2019 lui ont fait beaucoup de mal». Pour égayer ses propos, Bernaoui avouera « Zetchi m'a fait part, avant la finale de la CAN, de ses intentions de démissionner juste après ce match. Et il a réitéré son envie de démissionner après le sacre de la CAN, mais j'ai tout fait pour l'en dissuader, même si je comprends sa réaction au vu de ce qu'il a vécu» et qu'il était «usé par une envie de partir, de quitter la FAF. Oui, il était dans une réflexion de départ, je dirai même qu'il était prêt à 70% de plier bagages. Il ne pouvait accepter que l'on touche, de près ou de loin, à sa personne, encore moins à sa famille... Il faut le laisser travailler. La veille de la finale, il a montré ce sentiment d'appartenance à ce sport, il a été honoré pour son travail, le trophée lui fait place dans l'histoire du football... Il y a ensuite cette audience accordée par le Premier ministre qui fut une occasion de lui rendre hommage et le réconforter dans sa noble mission. Ceci dit, je vous confirme qu'il ne partira pas et qu'il poursuivra sa mission jusqu'à la fin de son mandat». La recette du football n'est pas si sorcière, il suffit d'avoir envie d'aller vers une meilleure organisation plus transparente, et pour cela, le ministre l'avait rappelé sur le plateau de la chaîne privée jeudi, en affirmant «il faut rendre le football aux footballeurs professionnels». C'est ce que disait, aussi, Ali Bencheikh.