Avec une baisse en nombre et en intensité, enregistrée par les observateurs qui suivent le «Hirak» régulièrement, les manifestations populaires pacifiques de ce 24e vendredi ont été marquées une fois encore par la perspective du dialogue inclusif national menant à une élection présidentielle qui sera caractérisée par la transparence et la régularité assurées par une instance totalement indépendante des organes de l'Etat, qui veillera à la concrétisation de l'opération électorale dans toutes les phases de son processus. Au centre de cette problématique inédite en Algérie, se trouve l'activité du panel de personnalités qui a décidé de poursuivre sa mission malgré les pressions diverses et contradictoires exercées sur ses membres, «l'intérêt du pays passe avant tout» ont-ils argumenté. Des slogans favorables ou hostiles au dialogue national et au Panel ont été entendus selon les lieux des manifestations de ce vendredi. Les slogans hostiles sont accompagnés de mots d'ordres défavorables à l'actuel gouvernement mené par Nourredine Bedoui. Quant aux slogans qui encouragent le Panel dans sa démarche de dialogue, ils sont accompagnés, eux, de slogans favorables à l'Armée, à travers «Djeich, chaâb, khaoua, khaoua !». Note discordante : aux appels au dialogue comme seule alternative pour faire sortir le pays de la crise, des extrémistes-nihilistes mêlés au «Hirak», surtout à la Grande-Poste (Alger-centre), répondent par la menace de la désobéissance civile, un mot d'ordre qui n'est pas nouveau puisqu'il avait déjà circulé aux premières semaines du «Hirak» et avait lamentablement échoué devant l'esprit de responsabilité de la population qui participait, alors, nettement plus massivement aux manifestations. Ce vendredi, des manifestants ont exprimé leur impatience et revendiqué une solution rapide et radicale qui permettra au pays d'avoir un Président élu qui mettra en place les réformes voulues par le «Hirak» dans ses différentes composantes. Le souci, exprimé par ce même «Hirak», de voir une plus grande contribution des jeunes dans le dialogue, contraste avec les anciennes figures du système sollicitées, tous très âgés. Les jeunes manifestants, entend-on dire, ont les capacités pour aller vite dans le dialogue et déboucher rapidement sur une élection présidentielle. Ces jeunes vont être confortés par la démarche du Panel coordonné par Karim Younes, dont l'activité va monter en cadence au courant de cette semaine avec l'implication de membres de la société civile, acteurs du «Hirak» populaire et animateurs d'organisations et associations diverses. On s'attend à des réunions de concertation pour dégager la voie à suivre pour parvenir à une plate-forme consensuelle dans le cadre du processus de dialogue devant mener à l'élection présidentielle comme le commande l'intérêt du pays qui passe avant toute autre considération, ainsi que l'ont réaffirmé les membres du Panel. Ils ont eu le courage politique et moral d'annoncer qu'ils poursuivent leur mission au service du pays, contre vents et marées alors que des extrémistes-nihilitses tentent de faire pression pour amener le Panel à cesser son activité. Pire, ces extrémistes continuent à user de désinformation pour les besoins de leur propagande tendant à démobiliser les Algériens et à les détourner des buts qu'ils se sont fixés pour redresser le pays mis à mal par la bande (el ‘isaba) dont les chefs sont incarcérés et par les personnalités de l'ancien pouvoir, corrompues, qui se trouvent eux-aussi en prison. Le «Hirak» a permis à des dizaines de milliers de personnes d'exprimer pacifiquement leurs opinions avec une grande maturité, y compris chez les jeunes. En même temps, la grande leçon donnée par le «Hirak», c'est cette vigilance dont il fait preuve pour empêcher les provocateurs de semer les idées de chaos et porter atteinte à la paix et à la stabilité, dont jouit l'Algérie. Le mode opératoire mis en œuvre par le «Hirak» depuis le début, fait enrager outre-mer, parce qu'il repousse toute ingérence étrangère malgré les agissements des extrémistes.