Le président du parti Talaïe El-Houriyet, Ali Benflis a estimé, avant-hier jeudi, que la mise en place d'une Assemblée constituante aggravera la situation actuelle sur les plans politique, institutionnel et constitutionnel, et partant fera perdurer la crise. «En optant pour la Constituante, nous devrions attendre plusieurs années, alors que le pays nécessite une solution rapide avant qu'il ne soit trop tard, soit avant l'aggravation des crises politique, économique et sociale », soutient Ali Benflis. L'option de la Constituante, a-t-il poursuivi, est certes présentée sous un aspect démocratique, mais, considère-t-il, renferme en réalité une série de contraintes et de divisions pouvant compromettre la pérennité de l'Etat national. Mettant en avant les difficultés pouvant entraver l'option de la Constituante. Citant la difficulté de former une instance présidentielle chargée de convoquer cette Constituante pour l'élaboration d'une Constitution avant la Présidentielle et le fait que l'organisation des élections pour la Constituante pourraient prendre des années. Le président du parti Talaïe El-Houriyet, a également mis en avant la difficulté de voir émerger une majorité politique au sein de l'Assemblée constituante et, partant, la difficulté de choisir un Premier ministre et convenir sur la composition du Gouvernement, en sus des différends qui peuvent naître autour de l'élaboration de la Constituante, des différends pouvant donner lieu à un conflit de légitimités avec des dangers aux répercussions imprévisibles. «Le désaccord autour de l'Assemblée constituante et la présidentielle en tant qu'issue de la crise est une question d'ordre des priorités et le choix du cadre le plus approprié pour leur réalisation», a encore observé Ali Benflis. Plaidant pour un mandat présidentiel de transition, le président du parti Talaïe El-Houriyet estime que la tenue de l'élection présidentielle constituait la voie la moins longue, la moins coûteuse et la moins risquée pour la stabilité et la pérennité de l'Etat national pour sortir de la crise politique que traverse le pays. «L'élection présidentielle permet d'agencer ces priorités et le mandat présidentiel de transition fournit le cadre approprié pour concrétiser ces priorités sur terrain», a-t-il dit. Pour l'ancien chef du gouvernement de l'ex-président déchu, l'évolution des évènements a dépassé la polémique autour des solutions, constitutionnelle et politique, en imposant leur conciliation, avec la poursuite des appels pour la mise en place d'une Assemblée constituante et la convocation d'une élection présidentielle, à travers un mandat présidentiel de transition. «Si toutes les conditions sont réunies pour sa réussite, cette élection peut représenter une solution pour la sortie de crise», a-t-il encore observé. Le traitement de cette crise exceptionnelle qui entame son sixième mois, poursuit encore Ali Benflis, exige un effort important, partant du fait que cette crise s'est développée, pris de multiples dimensions et voit même sa nature en train de changer. «La polémique autour de la terminologie, des concepts, des mesures et des dispositions s'est vu accorder un temps plus important que celui consacré à l'essence de la crise, à savoir le salut de l'Etat national». Enfin, dans le cadre de la poursuite de la série de rencontres avec des acteurs politiques et la société civile, l'Instance nationale de médiation et de dialogue, sous la présidence de son coordonnateur général, Karim Younes, a rencontré, avant-hier jeudi, à Alger, une délégation de l'Union générale estudiantine libre (UGEL). Conduite par son secrétaire général, Salah Eddine Douadji, celle-ci (UGEL, ndlr) a réitéré sa position ferme à l'égard de l'utilité du dialogue. Mettant l'accent sur la «nécessaire accélération des rounds de dialogue avec les différents acteurs du «Hirak» et les partenaires politiques, en associant les jeunes à la vie politique.