Usant d'affirmations, non étayées, le parti de Benflis recommande «au pouvoir politique en place de se départir de la tentation de vouloir (...) détourner la volonté populaire». La parti de Ali Benflis, Talaïe El Hourriyet, dont le président a fait acte de candidature, en attendant la confirmation du comité central du parti, reste circonspect par rapport au processus électoral en cours. Pour le parti, qui s'est exprimé hier par voie de communiqué, le respect des délais constitutionnels par le président de la République ne constitue pas une garantie suffisante et donc «ne diminue en rien la densité du brouillard qui enveloppe le champ politique national». Le parti de Benflis semble trouver dans ce qu'il croit voir un «affrontement entre des cercles du pouvoir politique dans la perspective de la prochaine élection présidentielle», motif à l'épaississement du «brouillard». Lequel ferait «courir au pays des risques de dérapage et l'expose à des menaces à sa stabilité et à sa Sécurité nationale». Talaïe El Hourriyet qui ne détaille pas le mécanisme de cette «menace», ni les signes de «l'affrontement», n'en considère pas moins que «l'élection présidentielle d'avril prochain est capitale pour le devenir de notre pays». Le concept de «capitale» dans le lexique du parti s'explique très mal, lorsque dans le même communiqué, le bureau politique n'hésite pas à mettre «le pouvoir politique en place (...) devant une lourde responsabilité historique». Celle-ci, à bien lire le document de Talaïe El Hourriyet consiste à «donner la parole au peuple souverain pour qu'il puisse, enfin, s'exprimer librement, en garantissant la régularité du processus électoral à toutes ses phases». C'est précisément la démarche du chef de l'Etat qui, au terme de son mandat, le remet à l'appréciation des électeurs, s'il décide de rempiler. A moins que le parti de Benflis soit certain du poids électoral de son candidat au point que tout autre résultat soit faux. Cette logique qui semble animer les cadres de Talaïe El Hourriyet, les amène à considérer que le pays vit une «impasse politique» et se débat dans une «crise économique et sociale». Ces affirmations, non étayées, suffisent au bureau politique du parti de Benflis à recommander «au pouvoir politique en place de se départir de la tentation de vouloir, une fois de plus, détourner la volonté populaire». L'accusation est directe et l'insinuation d'une victoire électorale garantie à Benflis est à peine voilée. Et le communiqué d'ajouter une couche en invitant ledit pouvoir à «abandonner la prétention obsessionnelle à la pérennité au détriment des intérêts supérieurs de la Nation». Comme quoi, les intérêts supérieurs de la nation peuvent être le monopole d'une formation politique.