Après l'annonce du gouvernement de procéder, prochainement, à la mise en place de mécanismes nécessaires permettant l'importation de véhicules de moins de trois ans, des rumeurs ont circulé, ici et là, disant que cette nouvelle ne concerne que les voitures allemandes. Finalement cette information s'est avérée «fausse», ou du moins c'est ce qu'a fait savoir, avant-hier, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, qui a précisé que la provenance des véhicules d'occasion importés «n'est pas un problème», insinuant que tous les pays exportateurs de véhicules d'occasion seront concernés. Annoncé le 8 mai dernier par le gouvernement Bedoui, le retour à l'importation des voitures de moins de trois ans n'est toujours pas effectif. Cela ne signifie pas que l'exécutif a renoncé à son projet, d'après ce qu'a fait savoir le premier responsable du secteur du Commerce. «Le dossier n'a pas été mis de côté. Il est en train d'être étudié sous tous ses aspects. Il est entre de bonnes mains, et une fois finalisé, il sera remis au Premier ministre», a assuré Said Djellab, sans donner plus de détails sur la date précise pour la mise en œuvre. Il faut rappeler qu'au mois de mai dernier, le ministre avait annoncé «le retour à l'importation de véhicules d'occasion pour faire pression sur le marché de l'automobile assemblé localement. «L'un des objectifs de l'importation des véhicules d'occasions (moins de 3 ans, Ndlr) est de faire pression sur les prix des véhicules fabriqués localement. Cela va constituer un facteur externe favorisant la baisse des prix, et permettre de donner une chance au citoyen d'acquérir un véhicule selon ses moyens», avait déclaré Djellab à la presse, en mai dernier. Il avait, par ailleurs, précisé que «le retour à l'importation de véhicules d'occasion se fera dans le respect des normes et exigences techniques, environnementales et sécuritaires». Dans ce sens, il avait expliqué que ce dispositif concernera exclusivement les véhicules de moins de trois ans, mais sans donner plus de détails sur ce dossier en cours de maturation. La conception en cours d'élaboration par les ministères des Finances et du Commerce inclut également le passage par voie bancaire pour le paiement des véhicules importés ainsi que les tarifs douaniers à fixer pour ce genre de transaction. «Nous allons étudier tout les aspects de façon à ne pas altérer le pouvoir d'achat des citoyens afin de créer un marché automobile équilibré en Algérie», avait-il expliqué. Cette nouvelle mesure s'inscrit dans le cadre d'une «vision globale sur l'industrie des véhicules, en cours de préparation, qui prendra en charge notamment la problématique de l'assemblage CKD/SKD». En effet, la facture d'importation des collections CKD destinées à l'industrie de montage des véhicules touristiques a atteint près de 3 milliards de dollars en 2018 contre 1,67 milliard de dollars en 2017, selon les chiffres des Douanes algériennes. L'importation des véhicules d'occasion de moins de 3 ans est interdite en vertu de la loi de finances complémentaire pour 2005. En 2016, les véhicules neufs ont été soumis au système de licences d'importation avant qu'ils ne soient suspendus à l'importation à partir de 2018. Depuis, les véhicules assemblés localement sont les seuls produits neufs disponibles à l'achat sur le marché national.