Tout indique que les mesures consacrant la transparence et la régularité du processus électoral se mettent en place pour l'élection d'un président de la République avant la fin de l'année, avec l'appui d'une grande partie de la population acquise à cette voie constitutionnelle et impatiente de voir le pays sortir de la crise qu'il traverse. Cette opinion a été exprimée vendredi, par des manifestants dans les grandes villes du pays, dont Alger, où les marches populaires ont eu lieu. D'autres manifestants, également soucieux d'éviter une aggravation des problèmes sociaux et économiques créés par la crise politique, se sont déclarés favorables à l'élection présidentielle à condition que les «hommes du système» partent. Enfin, certains marcheurs ne veulent pas du tout de cette solution, sans que l'on sache exactement quelle est la solution alternative crédible et réaliste à l'élection présidentielle qu'ils proposent. Parmi les marcheurs hostiles à l'élection présidentielle, il y a un courant caractérisé, selon ses slogans, comme islamiste, qui pense qu'il pourrait être le grand bénéficiaire d'une situation de blocage. Ce courant se considère comme une force politique agissante, grâce à son réseau très étendu dans la société et en s'appuyant sur ses relais économiques présents dans le marché informel, en plus de la connaissance des rouages de la gestion par «le haut», ayant eu à détenir des portefeuilles ministériels par le passé. Ils maintiennent avec obstination leur position anti-élection et tentent vainement d'entraîner d'autres personnes à les suivre, en profitant du battage médiatique fait par des chaînes de télévision privées et des réseaux sociaux animés à partir de l'étranger. Leur objectif de réussir un grand coup avec une marée humaine lors de la marche de la rentrée a été lamentablement raté, malgré le forcing de propagande, sur fond de désinformation, commencé depuis quelques semaines déjà, annonçant pour la rentrée, aussi bien la désobéissance civile que cette prétendue marée humaine hostile à l'élection présidentielle. C'est le contraire qui s'est produit, le processus électoral dans la voie constitutionnelle, réclamé par la majorité des Algériens, y compris au sein du «Hirak», a fait un grand pas à l'occasion de la rentrée sociale. En effet, sur fond de rentrée scolaire normale, impliquant les travailleurs du système éducatif, les élèves et les parents, l'activité politique est dominée par les conclusions auxquelles est arrivé l'Instance nationale de dialogue et de médiation (INDM) après ses rencontres avec la classe politique, des représentants de la société civile et des activistes du «Hirak», portant sur deux points : la révision de la loi électorale et la création de l'institution indépendante chargée d'organiser l'élection présidentielle. Sur ces deux points, les choses ont avancé. Samedi, la commission juridique du Conseil consultatif de l'INDM s'est réunie pour enrichir les deux textes préparés par l'INDM : la proposition concernant la création d'une haute Instance indépendante, chargée de la préparation, de l'organisation et de la surveillance du processus de l'élection présidentielle, dans toutes ses phases, et la proposition consistant en une centaine d'articles pour la révision de la loi électorale dans ses aspects touchant à l'élection présidentielle. Ces deux propositions découlent des concertations politiques et des suggestions de tous les acteurs politiques et des représentants de la société civile et constituent la conclusion de l'ensemble des propositions formulées par les partis politiques, les personnalités et représentants de la société civile reçus par l'INDM, en vue de sortir de la crise que traverse le pays. Ces propositions sont compatibles avec les revendications du «Hirak» populaire et contiennent les garanties de transparence et de régularité exigées par la majorité de la population qui est favorable à la tenue de l'élection présidentielle avant la fin de l'année. Cette majorité attend du président élu qu'il engage les réformes réclamées par les manifestants lors des marches populaires des vendredis et mardis. On sait que l'INDM a écarté l'éventualité de la tenue d'une conférence nationale de dialogue, et a opté, en accord avec ses partenaires, pour la présentation d'un rapport aussi complet que possible des consultations, au chef de l'Etat. Ces consultations se sont déroulées dans une ambiance sereine et mutuellement respectueuse, permettant de recueillir les avis et démarches préconisées.