Dans son rapport exhaustif remis hier au chef d'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, l'Instance nationale de dialogue et de médiation (INDM) a proposé la révision et la modification de près de 80 articles du Code électoral afin d'accélérer le processus de l'organisation des élections présidentielles. Dans cette urgence conjoncturelle, le Panel conduit par l'ex-président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Karim Younes s'est défendu de négociation avec le pouvoir concernant les mesures d'apaisement visant la libération des détenus d'opinion et a demandé le départ du gouvernement de Noureddine Bedoui, comme préalable. Estimant à cet effet que « cette mission ne relève pas des prérogatives de l'INDM », dont la mission était d'observer et de mener des discussions avec différents partis politiques de différentes appartenances et avec la société civile afin de parvenir à charpenter leur rapport devant cristalliser les revendications populaires et orienter les débat sur l'accélération des élections présidentielles. « La situation du pays ne permet pas de retarder l'organisation des élections présidentielles d'autant plus que le chef d'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah a approuvé le rapport de l'INDM et se porte garant du respect et du bon déroulement de l'échéance électorale», a souligné Karim Younes, président du Panel, lors d'une conférence de presse animée suite à la soumission de son rapport final à la présidence. Il a exposé aux médias les points les plus importants évoqué dans le rapport final de l'Instance de médiation qui vise, selon lui, l'organisation d'une élection présidentielle transparente dont l'unique «source du pouvoir est le peuple qui devra voter librement». C'est l'un des préalable cité dans le rapport qui insiste sur la nécessité d'accompagner le peuple dans son projet et offrir au Panel des garanties nécessaires pour mieux organiser les élections car la conjoncture actuelle ne tolère aucune manie ou échec de la démarche. Dans la même course contre la montre, le président du comité juridique du Conseil consultatif de l'INDM, Lazhari Bouzid a insisté lors de son intervention devant les médias sur la nécessité d'évaluer la situation actuelle et ses conséquences sur le pays en cas d'échec de cette démarche qu'il qualifie de capitale pour sauver le pays de la dérive. Du point de vue juridique et constitutionnel, M. Bouzid a révélé les modifications importantes relatives au Code électoral conforme à la situation actuelle et aux revendications populaires. Parmi celles-ci figurent «la suppression de la possibilité de recueillir 600 signatures d'élus pour se présenter aux élections présidentielles et s'en tenir uniquement aux signatures d'électeurs qui doivent atteindre les 60 000 dans au moins 25 wilayas », estimant par ailleurs, que « plusieurs paramètres et conditions concernant le niveau et statut des prétendants à la présidence du pays devront être revu ». Répondant à cette question, le juriste a indiqué que « le Panel a appelé à revoir l'âge des candidats et supprimer la limite des 40 ans, à condition que le candidat ait un diplôme universitaire lui permettant d'être à la hauteur de ses responsabilités de chef d'Etat », a-t-il laissé entendre. Un point de vue qu'a soutenu et défendu la constitutionnaliste Fatiha Benabou qui a, de son côté, mis l'accent sur l'importance de se diriger vers les élections présidentielles « étant l'unique issue à la crise et garantie des droits constitutionnels du peuple qui est l'unique source du pouvoir». Quant au projet de fonctionnement de l'Autorité indépendante de l'organisation des élections, le coordinateur de l'INDM a indiqué qu'elle « sera constituée d'avocats, de magistrats et des représentants de la diaspora et se chargera de la réception et la consultation du fichier électoral des candidats. Elle travaillera sous toutes les garanties nécessaires pour assurer le bon déroulement des élections».