Il y a quelques jours, sur ces mêmes colonnes, nous attirions l'attention des risques sur lesquels s'étaient attardés des experts industriels. Ils avaient été interrogés sur la promiscuité de fonctionnement, de production et de commercialisation du fer et de l'acier. Ceux que laissait supposer la Société Complexe Sidérurgique El Hadjar (SCSE) Annaba depuis des mois avec ses 5.300 salariés. Ce que laissait aussi supposer le Complexe Sidérurgique de Bellara (Jijel) appelé à démarrer à la fin de ce mois de septembre 2019 avec 4.000 cadres et agents. Ce problème a été pris en charge. Des orientations ont été avancées lors de la rencontre qui a réuni ce dernier mardi le chef de l'Etat Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Nourredine Bedoui. Pour peu qu'elles soient rapidement suivies d'effet, apparaîtront les nombreux aspects positifs. Au plan théorique avec la mise en branle d'une croissance rentable et durable, une meilleure rationalisation des dépenses dans la loi de Finances 2020, la relance des activités de production, une meilleure maîtrise de la productivité, la création de plusieurs milliers de postes de travail. C'est que les démarches allant dans un sens ou dans un autre ont été bien explicitée tout au long de cette rencontre par le chef de l'Etat. Ce dernier s'est également attardé sur la nécessité de rationaliser les dépenses dans la loi de Finances 2020, tout en continuant à préserver les revenus et le pouvoir d'achat des catégories vulnérables. Il faut dire que la rencontre s'inscrit dans le cadre du suivi des activités du gouvernement et l'examen de la situation politique et socio-économique du pays. «Elle avait à traiter immédiatement les différentes entraves au fonctionnement de ce complexe, relancer son activité selon les normes en vigueur, développer ses capacités de production et promouvoir le produit national. Ce pourquoi, il a été décidé d'introduire l'obligation pour toutes les entreprises en charge de la réalisation des projets publics d'approvisionner leurs chantiers exclusivement en fer produit localement, essentiellement à partir du complexe d'El Hadjar. Cette condition sera dorénavant introduite dans les cahiers des charges relatifs à tout projet financé par le Trésor public », on ne peut être plus clair en termes de commercialisation. Pour plus d'efficacité, l'on estime nécessaire de faire précéder cette démarche par un minutieux diagnostic de la situation technico- professionnelle des unités et la prise en charge des différentes propositions émises par les salariés et leurs représentants. Contactés, nombre de ces derniers ont estimé nécessaire un meilleur renouvellement de l'accord emploi signé entre les deux partenaires sociaux avec une meilleure rétrospective sur la mobilité interne, des départs naturels et, pour certains périmètres, le départ volontaire. Pour éviter les problèmes de rupture d'approvisionnement de matière première, les orientations du Premier ministre portent sur la mise en place de capacités logistiques à travers la mobilisation d'un train de fret supplémentaire et des moyens de transport routier. Les mêmes orientations comportent aussi les mesures pour permettre d'accélérer l'examen de la demande déposée par la SCSE auprès de la Banque Extérieure d'Algérie (BEA). Se faisant, les orientations de Abdelkader Bensalah se voulaient d'une clarté absolue. D'autant que la veille, il avait chargé le ministre des Transports d'accélérer le processus de modernisation et de dédoublement de la nouvelle ligne minière. L'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) a lancé cette semaine un appel d'offres national et international portant sur l'assistance pour le projet de dédoublement de la ligne ferrée minière, reliant Annaba à Djebel Onk. Les prestations consistent en l'ingénierie et l'analyse des études et le management du projet. La ligne Annaba–Djebel Onk (dans la wilaya de Tébessa) est une voie mixte de 340 km dont les 110 derniers kilomètres sont exclusivement à usage de fret, principalement minier. C'est exactement le même ouvrage qu'avait été tout heureux d'annoncer comme étant en mesure de réaliser à la fin des années 1980, Amar Tou. Il était ministre des Transports et disposait dans les coffres de son institution, 20 milliards USD. Il n'en fut rien. Cette ligne ferroviaire est resté au stade de projet. Le restera-t-elle une nouvelle fois dans une Algérie où le moindre dollar vaut son pesant d'or ? Autant que le chef de l'Etat Abdelkader Bensalah a souligné la nécessité de rationaliser les dépenses dans la loi de Finances 2020, tout en continuant à protéger les revenus des catégories vulnérables et à préserver leur pouvoir d'achat.