A peine la saison footballistique 2019/2020 ait pris la route des stades, voilà la violence s'accroche à ce coup d'envoi pour rappeler qu'elle peut surgir dans n'importe quel stade du pays, à l'image de la rencontre qui avait opposée la JS Kabylie au CR Belouizdad, au stade du 1er Novembre, ce mardi 24 septembre. Une soirée gâchée à 10 minutes de la fin de la rencontre par une grappe d'hooligans qui brisa le silence pour faire peur aux supporters, aux joueurs, aux staffs afin de ternir l'image d'un club qui a, depuis la venue de la nouvelle équipe, réussi à réinventer un climat tant espéré par des familles entières accompagnées par leurs enfants pour assister à des rencontres de football plus conviviales, plus humaines, chassant les esprits de la division et de la haine. Une équipe qui reçoit ses adversaires sportifs avec le plus grand soin. Cela déplait aux autres, à ceux qui ont échoué, à ceux qui ignorent ce qu'est réellement le football, le rôle qu'il joue dans le rapprochement des supporters des quatre coins du pays autour d'une partie de football. N'en déplaise aux grincheux et aux moqueurs, le football procure des joies, des passions innocentes et saines. «Les problèmes internes se règlent en interne, et non pas sur des terrains de football», exposant ainsi la vie des joueurs et des supporters à des actes de voyous, menés par des voyous. Ces hooligans planifient, désormais, minutieusement leurs affrontements et veulent que le football se joue dans des camps retranchés, devant des tribunes pleines, afin de multiplier leurs actes barbares pour arriver à ériger le huis clos dès lors que l'amour du maillot serait devenu haine de l'autre, haine du sport, haine de la vie. Il ne s'agit pas ici de donner des leçons de droit ou de morale sportive, mais de rappeler que face à la fureur, à la bestialité, l'exigence du droit devrait être restaurée et affirmée. Les divers cas de violence vécus dans divers stades du pays avaient poussés les dirigeants du football à travailler sur une stratégie qui ferait restaurer l'image du football et attirer un nouveau public. Comme à la JSK, la méthode utilisée vise à présenter les fans comme des clients et de veiller sur la nécessité d'attirer les familles et d'augmenter ainsi les recettes liées aux fans (billetterie, produits dérivés, consommation au stade etc...). Evidemment, il y aurait ceux qui ne souhaitent pas que le football rentre dans une nouvelle ère, d'où ces actes de violences. Des professionnels espèrent qu'à la veille de l'inauguration des prochains stades qu'il y ait débats sur ce que doit être l'ordre des stades. Nicolas Hourcade sociologue français, professeur agrégé de sciences sociales auteur d'un ouvrage, soulignait «la lutte contre le hooliganisme s'inscrit nécessairement dans une vision de ce que doit être le stade de football et dans une politique plus large qui dépasse les seuls comportements violents. Par conséquent, pour définir les méthodes de prévention sociale, il est nécessaire de s'accorder au préalable sur leurs objectifs et sur la manière de concevoir la place des supporters dans le football». A quand un observatoire ? La multiplication des actes de violences, longtemps condamnés par les différentes institutions et médias, risqueraient de refaire surface et de s'imposer si de nouvelles dispositions ne sont pas prises et surtout réaménagées en fonction de la nature et du degré du vandalisme constaté. Des experts internationaux se sont planchés sur cette question et proposaient, à juste titre, de réfléchir sur la construction d'un outil statistique aussi fiable et transparent que possible, créer un observatoire des incidents autour du football professionnel, incluant des experts extérieurs aux institutions afin qu'une réflexion critique sur l'outil et ses usages puisse être menées. Cet Observatoire des comportements serait géré par la Fédération algérienne de football. Une suggestion qui est souvent mise en valeur par les gestionnaires du football qui veulent se pencher sérieusement sur ce phénomène qui menace le football, non seulement, mais également ses clients sans lesquels le football n'aura plus de valeur ni d'image. La sanction n'est plus cet outil ou arme qui dissuade, au contraire, les auteurs s'en foutent... les perdants sont encore les clubs. La machine entretenue par des meneurs continuera à produire ses effets qui empoisonnent le monde sportif. Il y a urgence à tirailler sur ce dossier de manière professionnelle en mettant au cœur des travaux de réflexion la communication. «Il s'agit alors de transposer les propositions utopiques de manière constructive dans la pratique quotidienne. Qu'est-ce qui doit être fait concrètement ? Par où doit-on commencer ? Où et quand le projet doit-il commencer ? Un plan provisoire et des étapes concrètes de mise en œuvre sont élaborés», soulignait un psychologue européen. Velud n'est pas content L'entraineur de la JSK est entré dans une colère rouge après le score réalisé à Tizi-Ouzou face au CRB (3-0). «Pas question de me taire. J'engagerai une discussion franche avec l'ensemble des joueurs dont certains étaient méconnaissables sur le terrain. Pas question de faire passer ça sous silence…» L'entraîneur Hubert Velud ajoute :«Ce sont pratiquement les mêmes joueurs qui ont réussi de bons résultats lors des matches précédents et les deux changements opérés dans le onze n'expliquent pas ce fiasco». Il a réuni ses joueurs à Alger. Il veut tout savoir, comprendre les raisons de cet échec avant le déplacement de l'équipe à Conakry. Il parlera collectivement et individuellement avec eux pour tenter de comprendre. C'est aussi l'avis des gestionnaires. Le communiqué de la CD de la LFP La commission de discipline de la LFP s'est réunie ce jeudi 28 septembre pour traiter les dossiers des matches de la 5ème journée du championnat de Ligue 1 disputée le 24 septembre 2019. Elle a pris au sujet de la rencontre JS Kabylie - CR Belouizdad les décisions suivantes : L'équipe de CR Belouizdad garde ses trois (03) points. Quatre (04) matches à huis clos dont deux (02) premiers matches à l'extérieur et deux cent mille dinars 200.000 DA d'amende pour JS Kabylie. Le club JS Kabylie est tenu de rembourser les frais de tous les dégâts matériels à l'intérieur du stade pour le gestionnaire des installations. Le club sera privé de la quote-part due au titre des droits de télévision pour le match en question. La commission a examiné également la saisine de la FAF au sujet du joueur du CR Belouizdad Bouchar «pour manque de discipline et signalé pour un comportement répréhensible au sein de la sélection nationale», La Commission de discipline a infligé à ce joueur une suspension de deux matches à compter du 26/09/2019 et cent mille dinars d'amende.