«Qui portera un coup d'arrêt à l'hooliganisme ?» La violence s'est installée dans les stades, se propageant parfois dans les rues. Un hooliganisme qui semble être devenu la marque de fabrique du football algérien. La liste des incidents dans les stades de Ligues 1 et 2 Mobilis ne cesse de s'allonger en ce début de saison. Pour les autorités et certains médias, autant d'occasions de rappeler l'urgence de réprimer et éliminer les «pseudo-supporters», qui gangrènent le football. Pourtant, les actes d'incivilités commis par les supporters impliquent des causes, des enjeux et des degrés de gravité très variés. La Fifa avait fait auparavant des remontrances à la Fédération algérienne de foot (FAF) pour le comportement de supporteurs. Ces voyous s'imposent en véritables gestionnaires de la violence. Une organisation parfaite, très structurée, se précise à chaque week-end. Les incidents, graves, jalonnent l'actualité du football depuis de trop longues années. Cette saison, de nombreux faits ont été recensés, dont certains particulièrement marquants. ESS-JSK où l'on dénombre des blessés et des actes de barbaries sur le terrain et hors stade où des véhicules immatriculés 15, 06 ou encore 16 ont été saccagés, des postes-radio volés. Alors que les fans kabyles ont été bombardés, à l'intérieur du stade, par des projectiles et des pierres, ce qui les a poussés à descendre sur la main courante pour se mettre à l'abri. A Béjaïa, lors du match qui avait opposé le MOB à la JS Saoura, et à quelques minutes de la fin de la partie, des supporters ouvraient le bal avec des jets de projectiles, ce qui poussa l'arbitre à interrompre la rencontre avant de la reprendre. «Une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux montre clairement un supporter voulant agresser le cameraman de l'ENTV, avant d'être appréhendé par le service d'ordre.» En Ligue 2 Mobilis, c'est le derby algérois RC Kouba-USM El Harrach (0-0), joué samedi au stade Benhaddad de Kouba, qui était au programme de la violence. Il y avait accrochages entre les supporters en dehors même de l'enceinte sportive, la situation aurait pu être grave si ce n'est l'intervention des forces anti-émeutes, rapportent des confrères qui étaient sur place. Dans d'autres stades, des actes de violences sont signalés. «Que faire ?», s'interrogent les joueurs ? Pour leur part, les joueurs internationaux évoquent l'absence de communication entre clubs et supporters, à l'exception de la JSK qui a mis en place un programme de déplacements dans les communes et villages, pour sensibiliser ses fans. Mellal a réagi sur les plateaux télés, en déclarant que ses supporters ne répondront à aucune provocation et ne s'attaqueront ni aux invités ni aux arbitres. C'est à la FAF de faire preuve de sévérité. Reprenant une initiative faite par un confrère, un membre de la FAF qui est intervenue à la radio, indique que l'instance nationale de football «songe à annuler la sanction du huis clos, seule alternative pour punir ce genre de ‘délits', et la remplacer par des amendes financières pouvant atteindre les 100 millions de centimes». En attendant, le risque est permanent, celui de voir les gradins se vider de plus en plus. Il n'y aura presque que les voyous qui auront droit à l'accès. Ces groupes qui s'infiltreraient dans les gradins, avec des consignes précises, un programme en main parfaitement aménagé. Ils savent à quel moment ils mettront le feu. La situation s'aggrave, les médias aussi sont menacés. Qui est derrière ce fléau qui s'aggrave ?