Avec la décision de rejeter les résultats du vote organisé à la suite d'un renouvèlement impromptu de la section syndicale de l'Algérienne Des Eaux Annaba (ADE), c'est une gifle retentissante qu'a assénée le tribunal de Annaba aux habitués du trafic des urnes et de la manipulation. Elle fait suite à la première tentative de manipuler et de truquer des résultats dans le sens voulu par ses auteurs. Cette tentative a échoué grâce à la vigilance des membres de l'ancien bureau syndical installé depuis moins de 17 mois. Ces derniers avaient été surpris par la démarche de l'Union de Wilaya UGTA de procéder à la dissolution de leur bureau alors qu'aucun fait ne le justifiait, hormis un groupuscule, les travailleurs étaient unanimement satisfaits de leur représentativité. «Nous avons été surpris par la démarche du SG de l'Union de Wilaya Annaba. Il a décidé de son propre chef et contre l'avis de 85% des 1.100 agents et cadres de notre unité d'organiser des élections syndicales. Ce qui nous a imposé de faire appel à la justice qui a statué en référé. Au vu des arguments présentés par les deux parties en conflit, elle a décidé de l'annulation du vote. Sa décision a été aussitôt appliquée sur le terrain», a affirmé le SG de la section syndicale UGTA Rachid Saïdani. Ce rejet des résultats d'un vote manipulé est le premier du genre sur le territoire national depuis l'avènement du Hirak le 22 février 2019. Tout concorde à dire que l'Union UGTA de la wilaya de Annaba a voulu piétiner le règlement intérieur de la Centrale syndicale. De profiter aussi des changements récents intervenus à la tête du secrétariat national de l'UGTA avec l'arrivée de Salim Labatcha le 21 juin 2019. Changements à même de laisser libre cours à toutes les tentatives de mise à l'écart de syndicalistes gênants. Cette tentative a été mise en pratique à l'unité Algérienne Des Eaux (ADE) Annaba ce dernier jeudi. Elle a été préparée sur la base de celles chères à Abdelmadjid Sidi Saïd l'ex-patron de la Centrale syndicale. Elle a échoué aussitôt mise à exécution. Surtout parce que l'élection s'est déroulée sans que la centrale UGTA n'ait été informée. Apparemment, il s'agissait d'une démarche tendant à revenir aux années où Abdelmadjid Sidi Saïd et consorts imposaient leur loi dans tous les domaines socio-économiques. Y compris celui de décider de la composante humaine de la Centrale syndicale pour permettre à son chef de se maintenir. De tout faire pour permettre à l'ex-président de la République, son frère et leurs complices des secteurs publics et privés d'imposer leur diktat et de s'accaparer en toute impunité des richesses du pays. Cette fois-ci, la justice est intervenue à temps. Elle a donné suite à la plainte des travailleurs de l'Algérienne Des Eaux (ADE) Annaba. Les magistrats ont estimé que la démarche du SG de l'Union de wilaya n'est pas conforme à la loi. Pour de nombreux travailleurs, la démarche du SG de l'union de wilaya UGTA est une tentative d'un retour en force de différents représentants de partis politiques. Ce que confirme du reste l'organisation des élections illégales du Conseil syndical ADE. «Sommes-nous en train de vivre une tentative de mise sous tutelle du syndicat des travailleurs UGTA quelques mois après qu'il ait noué avec sa véritable vocation qui est la défense des travailleurs ?», s'interroge-t-on du côté de la masse laborieuse. Celle-ci a unanimement adhéré à la démarche de leurs représentants quant à entamer des poursuites judiciaires à l'encontre de l'actuel SG de l'Union de Wilaya UGTA. En fait, cette élection avait pour objectif de donner l'apparence d'un passage devant l'urne des travailleurs. Le résultat était déjà prêt. Il a pour finalité de permettre un retour aux anciennes pratiques. Les organisateurs de l'Union de Wilaya UGTA ont choisi une liste de candidats en fonction de leur convenance et intérêts personnels. Impression que consolide la présence sur la liste qu'ils ont avancée quelques candidats connus pour être des délinquants proches d'un parti politique. Il leur a été promis monts et merveilles pour peu qu'ils arrivent à placer des perturbateurs partout dans les sections syndicales d'entreprises. C'est ce qu'ils ont tenté de réaliser ce dernier jeudi à l'ADE Annaba par l'entremise du secrétaire général de l'Union de Wilaya. Ce dernier semble agir en roue libre. Sinon comment expliquer qu'il ait tenté de mettre un terme aux activités de la section syndicale ADE dont les membres ont été légalement élus ?