Nées en 1956 dans le mouvement des non-alignés et du panafricanisme, la Confédération africaine de football (CAF) et aussi la coupe d'Afrique des nations (CAN) ont doté le continent d'instances sportives indépendantes de la Fédération internationale de football association (Fifa) d'avoir ces instances. La CAN qui se veut indépendante et d'intégration continentale est passée lors de la compétition de 2019 à 24 pays, contre 16 auparavant. La CAN fait douter les Fédérations africaines de football, c'est devenu un rite. A l'approche des dates, le lieu annoncé en grande pompe n'est jamais certain. Voilà qui fait ouvrir toutes les portes à des hypothèses qui s'affrontent, et souvent engagées dans une communication sans fin entre la CAF et les clubs qualifies pour cette 33e Coupe d'Afrique des Nations. Le Cameroun, rien n'est encore sûr, une fois de plus, il risque de tout perdre. Ça serait la seconde fois après celle de l'année écoulée. Les chantiers se fragilisent, rien ne serait sûr, un retard dans la livraison sonne son entrée dans l'espace d'un conflit entre les deux parties. Pour la CAF, ce qui l'importe le plus, est de surtout pas perdre la face. Elle veut soigner son image et ne souhaiterait pas rater sa sortie sachant qu'avec la FIFA, l'eau ne coule pas à torrent depuis déjà l'élection du boss de l'instance internationale. Alors, 2021 n'est pas loin et la période choisie est bien celle de l'hiver. Mais voilà que l'argument choisi pour retirer cette CAN au Cameroun semble ne pas convaincre au regard de sa faiblesse. Du fait qu'il était surtout connu depuis longtemps. L'annonce par la FIFA au début du mois d'une nouvelle Coupe du monde des clubs aux dates de la CAN pèse d'un tout autre poids. «Alors que l'Egypte vient d'accueillir la première CAN en été, une première en plus de 60 ans d'histoire, la suivante va devoir se refaire une place au soleil dans un calendrier surchargé. Est-ce un retour vers la CAN en hiver qui s'annonce ? Ou une nouvelle saison sera-t-elle sortie du chapeau ? Seule certitude en attendant : le Cameroun accueillera le CHAN du 4 au 25 avril 2020». CAMEROUN OU PAS ? La visite officielle annoncée dans notre édition de mercredi, a été décisive. Il faut espérer un miracle. Difficile entame. Quelques observateurs avertis, et ce, au regard des retards qu'accusent les chantiers face à une compétition qui est avancé de 6 mois. Faut-il préparer un pays de rechange ? La question ne se fait pas prier. Elle est déjà en piste, surtout que la FIFA a décidé de lancer une «coupe du monde des clubs ‘new look'' pour 2021, et celle-ci a déjà réservé ses dates elle aura lieu ente le 14 juin et le 7 juillet». Benoit Fabre, coordonateur du projet de construction du stade d'Olembe au micro de la CRTV avait averti «la CAF a bien insisté sur le fait que le délai restait très court puisqu'elle veut que les terrains soient prêts un an avant l'événement. Cela reste un délai court, mais elle a beaucoup insisté là-dessus disant qu'il n'y avait plus de temps à perde (...) On a prévu 6-7 mois de travaux, il faut savoir qu'après les travaux, il y a donc zéro marge aujourd'hui». Ce 3 décembre 2018, au micro de la chaîne de télévision Afrique Média TV, le président de la CAF, Ahmad, a justifié ce choix. «Nous avons pris cette décision de décaler, car nous avons vu que la Côte d'Ivoire aussi n'est pas prête pour 2021», a assuré le Malgache. Pour faire les choses de manières plus humaines «décalons toutes les CAN et donnons plus de chances et plus de temps au Cameroun pour qu'il réalise les infrastructures. On va les accompagner de près pour éviter que ça n'aille pas. En 2021, les Camerounais seront prêts. Et en 2023, on organisera la CAN en Côte d'Ivoire. C'est la décision prise par le Comité exécutif de la CAF, le 30 novembre 2018 à Accra». C'est dire que cette réédition de pareils faits à quelques mois de la CAN, commence à peser et donner les premiers signes d'agacement. Les choses se corsent pour les Camerounais qui font face un défi qui reflète leurs engagements, celui d'être à l'heure. On y pense aujourd'hui aux joueurs «ils manqueront non seulement la préparation avec les clubs, mais également plusieurs journées de championnats éventuellement des maths de coupe d'Europe» avait indiqué en novembre écoulé un patron de club à un quotidien français indique notre confrère. Que fera le Cameroun ? Que sera la stratégie à mettre en œuvre pour mobiliser toute une nation qui calmera la colère des Lions indomptables ? Quelle serait la réaction des supporters ? Que dire à ceux qui se préparaient pour rénover leurs hôtels, restaurants, les taxis, tout un monde qui sera déçu pour la seconde fois. L'événement, la plus grande fête sportif d'Afrique est une aubaine économique pour le pays hôte. Le peuple assiste à la naissance de nouvelles infrastructures sportives «des supporteurs prêts à la consommation, des revenus publicitaires…et pourtant la CAN dont les médias internationaux ont fait d'elle la troisième compétition de football la plus importante du monde regardé a travers le monde et dont 60 % des joueurs de la CAN évoluent dans des clubs européens et participent à son rayonnement est une réussite commerciale. Et surtout intéressante pour les entreprises privées. «Les sponsors d'abord, avec Total, 1XBET et Orange en première position sur l'édition 2019, mais aussi les médias. Après Lagardère Sports en 2017, c'est l'Union africaine de radiodiffusion qui a obtenu les droits de retransmission télévisée pour l'Afrique subsaharienne. Au nord, c'est la chaîne Qatarienne, BeInSport qui les détient. Autres gagnants de la Coupe: les entreprises chinoises d'équipements et de constructions». Voilà ce que risquerait de perdre le Cameroun, la Balle est dans le camp de la CAF, et bien entendu, des constructeurs.