Tout est une question d'opportunité. La compagnie aérienne française Air France renforce sa présence en Algérie à travers sa filiale, bas prix (Low cost), Transavia. Cette dernière rafle la mise. Elle a remporté 30% des droits de trafic d'Aigle Azur qui a été liquidé par la justice française, faute de repreneurs et de redressement financier. Air France récupère ainsi 30% des créneaux sur les aéroports français via Hop Transavia et renforce sa position sur le marché algérien, notamment, sur les deux lignes les plus juteuses Paris-Alger et ParisOran. Faisant ainsi de l'ombre à la compagnie nationale Air Algérie, en mal d'évolution. L'information a été relayée, notamment, par les médias français qui ont félicité Air France de cette récupération et de son positionnement sur le marché algérien qui représentait 60% des bénéfices de la compagnie Aigle Azur, autrefois. Quelques mois après sa fermeture, la Direction générale de l'Aviation Civile publie la liste des compagnies aérienne qui ont profité de la redistribution des droits de trafic d'Aigle Azur. Selon son dernier rapport, Air France et Transavia sont en pôle position et obtiennent le plus haut pourcentage de la redistribution des droits de trafic d'Aigle Azur suivies par Volotea et ASL, qui, selon la même source obtient plusieurs créneaux sur Lyon, Lille et Paris. Des dessertes aussi importantes et également rentables. C'était prévisible, après avoir échoué dans sa tentative de reprise des actifs d'Aigle Azur pour des raisons patentes, Air France est restée confiante quant à la reprise des dessertes Alger-Paris. Etant une compagnie hautement qualifiée et avantagée dans son pays. Elle a profité de cette proximité pour remporter la plus importante part de droit de trafic de sa rivale dissoute Aigle Azur. Tout est une question de stratège et de stratégie. Après quelques mois d'attente suite à la fermeture de l'entreprise aérienne en question, la filiale d'Air France Transavia se taille la part du lion et remporte 30% des droits de trafic d'Aigle Azur, face aux onze autres compagnies qui se sont portées candidates à l'attribution totale ou partielle de ces droits d'exploitation. Désormais, Air France via sa filiale Transavia desservira les différentes liaisons Paris – Alger, Paris – Oran, Paris – Béjaïa, Paris – Constantine, Paris – Sétif et Paris – Tlemcen. Egalement, celles de Lyon – Béjaïa, Lyon – Constantine et Lyon – Oran ainsi que la possibilité d'augmenter ses capacités sur la ligne Lyon – Alger. Quant aux restes des dessertes, les droits ont été obtenus par ASL Airlines France, qui a récupéré les lignes Paris – Béjaïa, Paris – Annaba, Lille – Alger, Lille - Oran ainsi que Lyon – Alger. En conclusion, Air France sort gagnante de l'histoire de la liquidation de sa rivale Aigle Azur en mois de septembre 2019, sans pour autant investir dans son rachat. Pour rappel, à quelques semaines de la mise d'Aigle Azur sur redressement judiciaire en attente d'un éventuel repreneur, Air France avait exprimé son souhait de racheter la compagnie sous certaines conditions. C'était insuffisant pour la justice qui a décidé de la liquidation de l'entreprise faute de repreneur sérieux. Après la publication de la liste des compagnies qui ont obtenus les droits de trafics d'Aigle Azur, certains médias et experts s'interrogent sur l'avenir des 1.500 employés de la compagnie après la récupération de toutes les liaisons de celle-ci. Air France récupéra-t-elle également ce personnel, notamment, algériens ? Aucune déclaration n'a encore été faite par la compagnie française. De son côté, la compagnie algérienne Air Algérie fera face à un autre burn-out et se contente de ses liaisons habituelles, faute de moyens et de prise de risque. Force est de constater qu'elle a raté une occasion importante pour renforcer sa position sur le marché français. Le rachat d'Aigle Azur était une opportunité, perdue.