Au moment où des experts et entrepreneurs tentent de colmater les brèches causées par la fracture économique et politique, certaines entreprises sombrent dans la crise financière. En détresse financière depuis des années, l'entreprise nationale NCA Rouiba a décidé de sortir de la Bourse d'Alger et de s'associer avec la société Brasseries Internationales Holding Ltd (BIH). Les deux partenaires viennent de conclure officiellement leur accord, et ce, après approbation du Conseil d'administration de NCA Rouiba. La quête aux investisseurs étrangers et l'ouverture du marché national deviennent de plus en plus une évidence pour surmonter la crise économique du pays, notamment, des entreprises nationales. Certaines emboitent déjà le pas pour sauver leur investissement et par faute d'alternative et de soutien avéré de l'Etat. C'est ce qu'a fait NCA Rouiba. Dans un communiqué rendu public par l'entreprise nationale NCA Rouiba, un accord a été conclu entre la compagnie algérienne représentée par Slim Othmani, président du Conseil d'administration, la société Brasseries Internationales Holding Ltd (BIH), représentée par M. Gilles Martignac, et certains actionnaires de NCA Rouiba. Tous les actionnaires ont exprimé, sans aucune opposition, leur volonté «de prendre part au redressement de l'entreprise emblématique que constitue NCA Rouiba dans les délais très courts qu'imposait la situation de la Société», indique le même document. Devant l'urgence de sa situation financière difficile, «un financement d'urgence en faveur de NCA Rouiba a été mis en place, avec le soutien du groupe BIH, pour un montant de 945 millions de dinars», explique l'entreprise. Ce financement s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord annoncé le 30 décembre 2019. «Cet accord a pour objet notamment de sécuriser un apport de fonds propres de la part du groupe BIH par augmentation de capital de NCA Rouiba et faire face aux difficultés financières actuelles de NCA Rouiba. Les parties à cet accord entendent se coordonner pour mener une politique commune à l'égard de la Société dans les mois qui viennent, à travers notamment une étroite concertation dans la conduite des affaires de NCA Rouiba nécessaire à la mise en œuvre du plan d'adossement», révèle la même source. De plus, «il est envisagé un projet d'offre publique de retrait (OPR) de NCA Rouiba qui serait suivie d'une radiation des actions de NCA Rouiba de la Bourse des Valeurs d'Alger», ajoute-t-elle. Le départ de NCA Rouiba de la Bourse d'Alger ne fera qu'aggraver la situation de celle-ci qui peine à décoller, faute d'attractivité et de mouvement sur le marché. Un constat qui ne date pas d'aujourd'hui et sur lequel ont alerté plusieurs financiers qui insistent sur l'urgence de réanimer et réactiver la Bourse d'Alger. Egalement, ouvrir le marché algérien à l'investissement étranger ainsi que le capital de certaines entreprises et banques publiques seraient une solution à la crise financière. C'est ce que vient de faire NCA Rouiba qui a choisi un partenaire solide et efficace pour assurer sa survie sur le marché national. Son associé, BIH-Groupe Castel prévoit, parallèlement, selon le même communiqué d'acquérir, «dans les prochains jours, la totalité du capital de la société AfricInvest qui détient 14,82% du capital et des droits de vote de NCA Rouiba».