Une peine de 12 ans de prison a été prononcée hier mercredi par le tribunal de Sidi M'hamed (Alger) à l'encontre de l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia dans l'affaire du groupe Sovac dont les inculpés ont été accusés de corruption, notamment pour blanchiment et transfert à l'étranger de capitaux issus des revenus criminels, corruption, trafic d'influence, et pression sur des fonctionnaires publics pour l'obtention d'indus privilèges. Les peines les plus lourdes, 20 ans de prison ferme, ont été prononcés à l'encontre de l'ancien ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb, Fatiha Benmoussa, épouse de Mourad Oulmi, PDG du groupe Sovac, et Djerbou Amine, l'associé de Mourad Oulmi, tous trois en fuite. En plus, Fatiha Benmoussa a été condamnée également à une amende de 8 millions de Da avec l'émission d'un mandat d'arrêt international à son encontre ; Abdeslam Bouchouareb à une amende de 2 millions de Da avec l'émission d'un mandat d'arrêt international à son encontre et la saisie de tous ses biens immobiliers et ses comptes bancaires ; et Djerbou Amine à une amende de 2 millions de dinars avec une période de sûreté de 10 ans et émission d'un mandat d'arrêt international. Pour sa part, Mourad Oulmi, PDG du groupe Sovac, été condamné à 10 ans de prison ferme. Son frère, Khider Oulmi, a écopé de 7 ans de prison assortis d'une amende de 8 millions de dinars. Quant à l'ancien ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi, il a écopé d'une peine de trois années de prison ferme assortie d'une amende d'un million Da. La même peine suivie d'une amende d'un millions de dinars a été prononcée à l'encontre de Omar Boudhiab, ancien PDG de du Crédit populaire algérien (CPA). Le membre de la commission d'évaluation technique du ministère de l'industrie, Tirra Amine, a été condamné à deux ans de prison dont une année ferme. Par ailleurs, le tribunal de Sidi M'hamed, a condamné aussi Mourad Oulmi et sa femme Fatiha Oulmi et son frère Khider ainsi que Djarbou Amine et les sociétés morales, à rembourser un montant de 225 milliards de centimes au trésor public. Quant au procès anti-corruption, dit «l'Affaire Haddad », ouvert depuis lundi au tribunal de Sidi M'hamed, il se poursuivait hier mercredi. Mardi, répondant aux questions du procureur de la République et du Président de l'audience, les anciens ministres du Commerce, Amara Benyounés, et des Transports et des Travaux publics, Boudjemâa Talai et Abdelghani Zâalane, ont nié avoir accordé des privilèges à l'ancien homme d'affaires, Ali Haddad, patron déchu du Forum des Chefs d'Entreprises (FCE). La journée de mercredi a été marquée par la présentation à la barre d'autres accusés, dont l'ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Amar Ghoul. Rappelons que le tribunal de Sidi M'hamed (Cour d'Alger) a décidé lundi de reporter encore une fois (prévu le 11 mai dernier, reporté une première fois au 15 juin, puis au 22 juin) le procès de l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout, poursuivi dans plusieurs affaires, notamment de corruption, au 1er juillet prochain et ce, en raison de l'absence de l'accusé principal et de l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Mahieddine Tahkout est poursuivi pour plusieurs chefs d'accusation en lien avec la corruption, dont «obtention de privilèges, d'avantages et de marchés publics en violation de la législation». Plusieurs responsables et anciens ministres sont également poursuivis dans ces affaires. Huit ans de prison ferme à l'encontre du Général Ouassini Bouazza Par ailleurs, un communiqué de la Cour d'appel militaire de Blida a fait savoir qu'«une audience contradictoire a eu lieu mardi 23 juin 2020 au Tribunal militaire de Blida, pour statuer dans le dossier préliminaire de l'ex-Directeur général de la Sécurité intérieure, le Général Ouassini Bouazza, pour les chefs d'inculpation d'outrage verbal à corps constitué, humiliation d'un subordonné, faux et usage de faux et détention d'une arme et de munitions de guerre catégorie IV, des faits prévus et punis par les articles 144 et 222 du code pénal, 4 et 32 de l'ordonnance 06/97 du 21/01/1997 relative aux matériels de guerre, armes et munitions, et 320 du code de justice militaire», a précisé la même source. Le Tribunal militaire a condamné contradictoirement le Général Ouassini Bouazza, à huit ans de prison ferme assortis d'une amende de 500.000 Da, selon le communiqué. Le jugement a été rendu dans cette affaire en attendant d'autres procès d'affaires en cours d'instruction, a conclu le communiqué.