La reconnaissance et la condamnation «des crimes contre l'humanité, crimes d'état, crimes de guerre comme la torture, les viols, les crevettes Bigeard, les exécutions sommaires, l'utilisation du gaz Vx et Sarin, les villages rasés au Napalm, les camps d'internement (pudiquement appelés camps de regroupement), les essais nucléaires du Sahara, le massacre de centaines d'Algériens à Paris le 17 octobre 1961, la répression criminelle au métro Charonne du 8 février 1962… commis au nom de la France, et la désignation des responsabilités, doivent être très claires». C'est un Français qui l'exige, Henri Pouillot, ancien combattant en Algérie, militant antiraciste et anticolonialiste. Dans une contribution parue dans le journal français en ligne Médiapart, il a relevé que le rapport de Benjamin Stora, évoquait, certes, «la violence» lors de la conquête de l'Algérie et durant les années du XIXème siècle, mais «semble beaucoup minimiser les enfumades, les répressions, les exécutions sommaires qui se sont poursuivies, féroces, à chaque contestation des effets de la barbarie du colonialisme». «Nombre de ces crimes sont aussi graves, odieux, que ceux commis par les SS pendant la Seconde Guerre mondiale, et ils doivent être traités de la même façon. Sans ce geste fort (pas seulement la reconnaissance de l'assassinat sous la torture de Maurice Audin par l'armée), il ne sera pas possible de faire le deuil de ces abominables crimes, d'autant plus pour un pays comme la France qui tente de se présenter comme la patrie des Droits de l'Homme», a-t-il avancé. Autre Français à avoir un regard courageux sur les crimes commis par le colonialisme français en Algérie, le journaliste Jean Michel Apathie estime que la France «doit des excuses à l'Algérie» dont la colonisation (1830-1962) «ne ressemble à aucune autre» colonisation de par sa violence. «On a volé les terres aux Algériens, on a empêché la scolarisation de cinq générations d'Algériens, condamnés à l'ignorance et à l'analphabétisme. On a lancé du napalm sur des villages algériens», s'est-il indigné. Le rapport Stora est loin de la réalité. Il tente de mettre sur le même plan les crimes du colonialisme et les actes de résistance du peuple algérien. Il cite «la contamination des populations sahariennes par les bombes atomiques par les essais nucléaires commencés en 1960», mais ne précise pas qu'elle a été provoquée volontairement. Il veut faire passer les harkis pour des victimes alors qu'ils ont été les instruments de la violence coloniale contre les Algériens. Il ignore qu'aucun problème n'a été créé à leurs enfants, nombreux à être restés dans l'Algérie indépendante.