En évoquant «les actions hostiles des ennemis qui exploitent l'espace cybernétique pour répandre leur venin» contre l'Algérie, et à propos du rôle attendu des médias nationaux dans la riposte, le ministre de la Communication, Porte- parole du Gouvernement, Ammar Belhimer, a fait observer que les médias «qui ne manquent jamais à leur devoir, n'ont pas hésité un instant à contrer toutes les campagnes, de même qu'ils n'ont pas besoin de tutelle administrative, ni de leçons de patriotisme». Il a rappelé que les médias font partie intégrante de la cohésion nationale et a salué le haut niveau de professionnalisme de la presse algérienne. A juste titre, Ammar Belhimer s'est dit optimisme : «Les mines dues aux accumulations du passé ou celles qui viennent d'autres rives ne trouveront dorénavant plus de place parmi nous, grâce aux braves enfants de cette patrie», car le temps de l'achat des consciences «est révolu et l'avenir est tourné vers la clarté et la loyauté envers ce pays». La confiance que le ministre de la Communication place dans la presse est fondée. Il suffit de revenir aux années du terrorisme dans les années 1990, pour se convaincre que les journalistes algériens n'ont pas à prouver leur courage et encore moins leur patriotisme. Ils se sont opposés en même temps aux terroristes et à ceux qui, dans les médias étrangers, justifiaient leurs crimes à travers la théorie fumeuse du «qui tue qui ?» Mais, à l'époque, les journalistes de la presse nationale agissaient dans le cadre d'un véritable front interne constitué avec les patriotes d'autres secteurs, notamment au sein des institutions. C'était le même combat qu'aujourd'hui, à un moment où le pays est «ciblé par une guerre électronique structurée où se croisent les tentacules de parties étrangères ayant misé sur l'échec du processus démocratique», selon les propos du ministre de la Communication. Dans l'entretien qu'il a accordé récemment au quotidien «El Massa», le porte-parole du Gouvernement a fait savoir que le régime marocain «a recruté des centaines d'agents dans le monde virtuel pour attaquer l'Algérie». Il s'est félicité de la riposte des médias nationaux qui «fournissent des informations fiables». La presse nationale peut faire plus pour contribuer, aux côtés des autres forces patriotiques, à mettre en échec les attaques médiatiques contre notre pays. Sa place dans le front interne doit être préparée par une relation assainie avec le pouvoir, une meilleure coordination entre la presse et les institutions (notamment les ministères des Affaires étrangères et de l'Intérieur), un bon accès à l'information, être libérée des pressions multiples qui la distraient de son rôle dans la guerre médiatique menée contre l'Algérie. Ainsi, ce n'est pas le moment de fragiliser la presse nationale par des pressions venant des services des Impôts et/ou du Commerce ou des imprimeries. Chez les ennemis, les acteurs de la guerre médiatique sont soutenus par des «parties étrangères» qui ne lésinent pas sur les moyens. Chez nous, il faut également créer les conditions pour que la presse prenne toute sa part dans la défense du pays. La presse nationale doit être aidée. Lors de la Journée parlementaire sur «la cybercriminalité et ses retombées sur la sécurité du pays et du citoyen», organisée avant-hier par la Commission Défense nationale de l'Assemblée populaire nationale, au Cercle national de l'Armée, le ministre de la Communication a parfaitement caractérisé le danger en mettant en garde contre l'accentuation de la cybercriminalité à chaque étape «cruciale dans le processus de l'Algérie nouvelle, à travers la manipulation, le lavage de cerveaux et l'incitation des jeunes à la violence et à la division des Algériens». De son côté, au cours de la même Journée parlementaire consacrée à ce sujet important et très sensible, au regard de la conjoncture que traverse l'Algérie et les dangers sur ses frontières, le Général Arfi Youcef, représentant du Secrétaire général du ministère de la Défense nationale (MDN), a indiqué la voie en appelant à «la fédération des efforts et des capacités nationales et à l'exploitation des spécialistes sur le terrain et de tous les moyens matériels mobilisés par l'Etat, en sus des instances compétentes pour riposter à la cybercriminalité». «L'Algérie est protégée grâce à ses femmes et ses hommes debout dans tous les domaines», a-t-il rappelé, à juste raison.