C'est ce à quoi répondront les enquêteurs de la brigade économique de la Gendarmerie nationale de Annaba chargés d'investiguer sur de nombreux dossiers dont le plus récent est celui de l'incendie qui a ravagé une partie du siège de la wilaya de Annaba. Le site a pris feu à l'aube du matin de ce dernier jeudi. L'incendie qui a suivi s'est propagé vers les services des archives et du Cabinet du wali. L'alerte donnée a permis aux éléments de la Protection civile de Annaba d'intervenir rapidement pour circoncire les flammes qui risquaient d'embraser l'ensemble des structures dont celles des archives Ce qui n'a pas empêché quatre d'entre-elles de se transformer en amas de cendre. Ce sinistre intervient au lendemain du déclenchement de plusieurs enquêtes sur des opérations douteuses à l'origine de la mise à l'écart du président de l'APC de Séraïdi interpellé pour l'octroi d'assiettes foncières. Pour également déterminer avec exactitude le niveau de complicité dans cette affaire de foncier et autres scandales de détournement de fonds, faux et usage de faux, fausse facturation et trafic d'influence non seulement dans l'affaire du foncier de Séraïdi mais aussi à l'Entreprise Publique Economique «Moulins de Seybouse». Saisis par le wali d'Annaba, les services d'investigation de la Gendarmerie nationale ont aussitôt convoqué pour audition les élus de la commune de Séraïdi, les cadres et agents cités dans une multitude d'affaires à caractère pénal en relation avec les assiettes foncières. Ce qu'atteste d'ailleurs la mise sous mandat de dépôt de 6 cadres et agents de l'EPE «Les Moulins de Seybouse» et la mise sous contrôle judiciaire de sept autres. Au motif de détournements, faux, usage de faux, surfacturation et trafic d'influence que les éléments du groupement de gendarmerie auteurs de nombreux délits que la Gendarmerie nationale du groupement de Annaba se chargera de mieux clarifier sur la base du volumineux dossier qu'ils ont en charge. Le déclenchement de cette multitude d'affaires en lien avec l'administration locale a interpellé de nombreux citoyens. D'où la relation que les uns et les autres ont établie avec le violent incendie qui a ravagé quatre des plus importantes structures situées à l'intérieur de l'enceinte de la wilaya. Il y a également le fait que l'incendie s'est déclaré à l'aube, c'est-à-dire à une heure où tous les climatiseurs sont censés être éteints et que les services sont vidés de leurs occupants. Le fait que l'administration de wilaya ait décidé de camoufler avec des bâches les murs et parois touchées par le sinistre pour éviter un excès de curiosité des passants n'a pas manqué d'interpeller tout un chacun sur les véritables causes de l'incendie. Et lorsque le dossier comporte des affaires de trafic du foncier sur des terres déclarées patrimoine forestier donc de l'Etat, ces affaires prennent une autre tournure. Notamment celles concernées par des investigations sur des anciennes affaires impliquant d'anciens cadres de l'Etat (entre autres des ministres et des walis) dans l'octroi d'importantes assiettes foncières. A l'image de celles de Séraïdi sur les hauteurs de l'Edough propriétés des domaines, des entreprises publiques ou patrimoine de l'Etat, Cap de Garde, Berrahal, et bien d'autres sites devenus la proie des membres de la Issaba au moyen des détournements d'équipements au dinar symbolique pour des projets qui n'ont jamais vu le jour. L'incendie du siège de la wilaya de Annaba qui a réduit en poussière des dossiers lourds à même de servir de preuves, intervient aussi moins d'une année après la saisine par le wali de Annaba des autorités judiciaires locales à l'effet de démêler l'écheveau de plusieurs affaires délictuelles dont celle du P/APC de Séraïdi et un ancien cadre de la SEAAL. Au même titre que quatorze autres, ils s'étaient accaparés d'assiettes foncières dans la commune de l'Edough. Il faut dire que les inspecteurs de la brigade économique de la Gendarmerie de Annaba ont du pain sur la planche. Et l'incendie du siège de la wilaya d'Annaba n'est pas fait pour les aider. D'autant que les structures réduites en poussière contenaient les archives des domaines et autres dont il serait difficile de trouver des exemplaires. Il est question d'importantes superficies agricoles détournées de leur vocation et octroyées pour des projets industriels et touristiques. Malgré l'obtention des financements bancaires, les projets n'ont jamais été réalisés.