Ainsi, après la commune de Berrahal, où une enquête est ouverte quant à l'octroi d'une cinquantaine de parcelles de terrain, c'est au tour de celle de Seraïdi de faire les frais d'un scandale du genre. L'opération d'assainissement du foncier urbain des communes de la wilaya de Annaba déclenchée, il y a cinq mois, sur instruction du wali a commencé à lever le voile sur nombre de dépassements et malversations portant sur des attributions illégales de lots de terrain à bâtir. Ainsi, après la commune de Berrahal, où une enquête est ouverte sur l'octroi antidaté par deux ex- maires d'une cinquantaine de parcelles, c'est au tour de celle de Seraïdi de faire les frais d'un scandale du genre. Des sources proches de la Sûreté de wilaya de Annaba indiquent, en effet, que, sur dénonciation, des investigations sont en cours sur les conditions dans lesquelles a eu lieu la délivrance à des personnes étrangères à cette commune, et sans délibération ni l'aval officiel des membres de cette APC, d'au moins 150 lots de terrain durant la période allant de 1997 à 2002. Les lots en question auraient, pour la plupart, été ensuite revendus à des tiers, qui tentent depuis de faire valider les attestations provisoires d'octroi, qui leur ont été délivrées à cette époque auprès des organismes étatiques, lesquels refusent évidemment de cautionner ces pratiques non conformes à la législation. Nos sources précisent que faute d'avoir obtenu satisfaction auprès desdits organismes, les attributaires de ces parcelles, dont la superficie varie entre 200 et 500 m2, se sont rabattus sur la commune et ne cessent de harceler de leurs sollicitations les élus en exercice, allant jusqu'à user d'intimidations. Peine perdue, semble-t-il, puisqu'aucun permis de construire n'a été accordé aux propriétaires des villas cossues et autres maisons de maître construites aux quatre coins du village touristique de Seraïdi et à la lisière du massif forestier de l'Edough. Des habitants de cette localité montagneuse parlent ouvertement de dilapidation de l'assiette foncière par le maire impliqué dans l'enquête en cours, et ce, à leurs dires, au détriment des familles souffrant de l'habitat précaire. Ils évoquent, pour étayer leur propos, l'affaire des 100 plateformes destinées à la construction de logements de type RHP, qui auraient été distribuées dans des conditions douteuses à des personnes qui n'y ouvraient pas droit et qui auraient été ensuite rétrocédées au prix fort à des demandeurs de logement venus d'ailleurs. Des accusations qui ne sauraient être prises en considération, les faits s'étant déroulés à une époque aujourd'hui lointaine, mais qui en disent long sur les états d'âme de ceux qui les portent sur leurs édiles. Les enquêteurs en charge de cet épineux dossier promettent des révélations et parlent même d'éventuelles inculpations officielles, cette fois. Affaire à suivre... A A