Le roi du Maroc, Mohamed VI, a-t-il finalement compris qu'il jouait avec le feu en incitant ses agents à s'attaquer à l'Algérie de la façon la plus éhontée et, de surcroît, croyant que ces attaques allaient rester sans riposte ? Comme l'ont noté nombre d'observateurs, la provocation du Makhzen marocain par la voix de son représentant aux Nations unies qui a parlé du droit à l'autodétermination du «peuple kabyle» a eu pour effet de déclencher une riposte immédiate des Algériens. Qu'ils soient de la classe politique, y compris l'opposition, du mouvement associatif, et pas seulement institutionnel ou à titre individuel, et particulièrement dans la région ciblée, comme dans le reste du pays. Cette réaction des Algériens était d'ailleurs prévisible, mais pas par le Makhzen obstiné à nuire à notre pays. Le front intérieur s'est consolidé face aux attaques du Makhzen aggravées par l'affaire d'espionnage. L'opération «Pegasus» a confirmé l'alliance du Maroc avec Israël et l'a isolé dans la région. A ce propos, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek a soutenu que l'implication du Maroc dans le scandale du logiciel espion «Pegasus» n'a pas surpris la direction sahraouie, relevant que Rabat piétine la légalité internationale depuis des décennies. Mohammed VI vient de se rappeler qu'il y a autre chose à faire que de s'allier à Israël pour s'attaquer à l'Algérie. Il appelle notre pays à œuvrer de concert avec le Maroc et sans conditions à «l'établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage». C'est ce qu'il a dit dans son discours à la nation à l'occasion du 22ème anniversaire de l'accession du souverain au trône. Il évoque tensions médiatiques et diplomatiques qui agitent les relations entre le Maroc et l'Algérie, feignant d'ignorer que son Makhzen est à l'origine de toutes ces tensions. Il demande la réouverture des frontières avec l'Algérie alors que c'est le Maroc qui a amené à leur fermeture par son discours haineux à l'égard de son voisin. Il y a quelques jours, le nouvel ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Taleb Omar, a affirmé que l'Algérie subissait, en raison de ses positions de principe et sa défense des causes justes, la plus grosse part des hostilités marocaines contre les peuples libres du monde. «Du fait de ses positions de principe et souveraines, et sa préservation du message novembriste en faveur des causes justes, l'Algérie s'est taillé la plus grosse part de ces hostilités (marocaines)», a précisé l'ambassadeur sahraoui après avoir été reçu par le président de la République auquel il avait remis ses lettres de créances l'accréditant comme ambassadeur de la RASD en Algérie.