L'implication des pays voisins de la Libye est nécessaire pour régler la crise que traverse ce pays, ont assuré mardi à Alger, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra et son homologue libyenne Najla Al Manqoush qui animaient une conférence de presse au terme de la réunion des pays voisins de la Libye. La ministre libyenne des Affaires étrangères a appelé à l'unification des pays voisins pour assurer la stabilité en Libye et permettre l'organisation, dans les délais, des élections présidentielles et législatives prévues en décembre prochain. Elle a énuméré, lors de son intervention, quatre axes sur lesquels les pays du voisinage pouvaient intervenir. Il s'agit de la sécurité des frontières, la sécurité alimentaire, de l'éducation et du développement économique. «Les pays voisins sont affectés par ce qui se passe en Libye», a-t-elle assuré La conférencière s'est attardée, en outre, sur la nécessité de lancer un processus de réconciliation nationale. «La réconciliation nationale a besoin d'une stratégie au long cours et doit se dérouler suivant des étapes. Elle peut bénéficier d'un appui étranger mais c'est d'abord une affaire interne qui implique un effort national», a-t-elle soutenu. A ce propos, le chef de la diplomatie algérienne a expliqué que la Libye «peut pleinement tirer profit de l'expérience algérienne» en matière de réconciliation nationale. M.Lamamra a précisé que «tous les textes, y compris les conclusions de la conférence de Berlin (pour le règlement de la crise en Libye), affirment la possibilité pour la Libye de tirer profit de l'expérience algérienne en la matière». Le retrait des mercenaires, une priorité Le chef de la diplomatie algérienne a estimé, par ailleurs, que «le retrait des mercenaires, des terroristes et des forces irrégulières est une question fondamentale qui conditionne le succès des élections» présidentielles et législatives prévues en décembre prochain. «Le retrait des troupes ne relève pas de la responsabilité du gouvernement libyen mais de la responsabilité de la communauté internationale. Ceci doit être particulièrement clair», a-t-il assuré. «La Libye est la première victime de ces éléments irréguliers et le risque est réel que d'autres pays voisins soient également victimes si le retrait (des mercenaires) ne s'effectue pas d'une manière transparente, organisée et sous le contrôle et la responsabilité de la communauté internationale», a-t-il ajouté. Il a exprimé le souhait de l'Algérie d'être partie prenante du processus visant à assurer le retrait des mercenaires et des forces étrangères du territoire libyen. «Nous entendons être partie prenante en tant que pays voisin de ce processus (de retrait des mercenaires). Normalement c'est le comité militaire 5+5 qui a la charge de déterminer les modalités de ce retrait, mais nous avons marqué de l'intérêt en tant que pays voisin pour être associé, d'une manière ou d'une autre, aux travaux de ce comité 5+5 comme d'ailleurs au forum politique», a-t-il ajouté. Sur un autre plan, les animateurs de la conférence de presse ont insisté sur l'importance de la tenue des élections présidentielles et législatives dans les délais, les considérant comme prioritaires. Selon Najla Al Manqoush, toutes les dispositions ont été prises pour s'assurer de la tenue des élections à la date prévue (le 24 décembre). «Les moyens financiers et logistiques ont été dégagés, nous attendons actuellement que le parlement mette en place la base législative» permettant la tenue des élections, a-t-elle expliqué. A ce sujet, Ramtane Lamamra a exprimé la disponibilité de l'Algérie à mettre son expertise à la disposition des Libyens lors des prochaines élections. «Il est attendu que la Libye accepte et accueille des observateurs pour les élections». L'Algérie sera intéressée par une présence (à l'opération électorale) à travers l'envoi d'un groupe d'observateurs», a-t-il dit. L'engagement de l'Algérie aux côtés de la Libye a été également exprimé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune qui a reçu, mardi, les délégations participant à la réunion ministérielle des pays voisins de la Libye. «Les pays voisins de la Libye sont les plus soucieux de la stabilité dans ce pays, car l'instabilité les impacterait de manière directe», a-t-il expliqué. «Nous voulons que la Libye retrouve la place qui lui sied parmi les pays maghrébins, africains et arabes», a-t-il ajouté. «De par sa position géographique et au vu de tous les moyens humains et économiques qu'elle recèle, la Libye peut s'ériger en pays influent dans le bassin méditerranéen, mais aussi au Maghreb arabe», a soutenu le président de la République.