La Conférence des Nations unies sur le climat de Glasgow, la COP26, s'est achevée avant-hier avec l'adoption d'un accord pour accélérer la lutte contre le réchauffement de la planète, mais sans garantir de tenir l'objectif de le contenir à 1,5°C ni répondre aux demandes d'aide des pays pauvres. En effet, les quelque 200 pays participants à la COP26 ont adopté samedi passé un accord loin de faire l'unanimité. Le «pacte de Glasgow» est jugé en deçà des espérances de départ. L'accord pour accélérer la lutte contre le réchauffement climatique ne garantit pas de tenir l'objectif de le contenir à 1,5°C, ni de répondre aux demandes d'aide des pays pauvres, estiment bon nombres de participants et autres observateurs, experts et scientifiques. Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, lui-même a relevé les faiblesses de ce «pacte de Glasgow», avertissant que «la catastrophe climatique frappe toujours à la porte», la «volonté politique» ayant manqué pour surmonter les «contradictions» entre pays. Le texte a en effet été adopté à l'issue de deux semaines de négociations éprouvantes, à l'image des changements de dernière minute, moins contraignants, introduits sur la question des énergies fossiles à la demande de la Chine et de l'Inde. Avant d'entériner d'un coup de marteau l'adoption, le président britannique de cette 26e conférence mondiale pour le climat, Alok Sharma, s'est dit d'une voix émue et les larmes aux yeux «profondément désolé» pour ce dénouement. Il avait plus tôt estimé que l'accord «inaugure une décennie d'ambition croissante» en matière de climat. «C'est mou, c'est faible, et l'objectif de 1,5°C est à peine en vie, mais il y a un signal sur la fin de l'ère du charbon. Et c'est important», a également contesté Jennifer Morgan, patronne de Greenpeace International. Sur le point critique de la limitation des températures, alors que la planète se trouve selon l'ONU sur une trajectoire «catastrophique» de réchauffement de 2,7°C par rapport à l'ère préindustrielle, le texte final appelle les Etats membres à relever leurs engagements de réductions plus régulièrement que prévu dans l'accord de Paris, et ce dès 2022. Mais avec la possibilité d'aménagements pour «circonstances nationales particulières», point qui a suscité les critiques des ONG sur les ambitions réelles du texte. Le compromis trouvé n'assure d'ailleurs pas le respect des objectifs de l'accord de Paris de 2015 : limiter le réchauffement «bien en deçà» de 2°C et si possible à 1,5°C. En face, les experts avertissent régulièrement que «chaque dixième de degré compte» alors que se multiplient déjà les catastrophes liées au changement climatique : inondations, sécheresses ou canicules, avec leur cortège de dégâts et de victimes. Le texte contient également une mention, inédite à ce niveau, des énergies fossiles, principales responsables du réchauffement de la planète et qui ne sont même pas citées dans l'accord de Paris.