Le Projet de loi de Finances 2022 a été adopté avant-hier en deuxième lecture par le Conseil de la Nation, approuvant ainsi la poursuite des réformes financières, notamment, fiscales et même sociales par le Gouvernement. Ce dernier compte engager la réforme radicale du système des subventions publiques et le remplacer par un dispositif de compensation monétaire dont «les modalités d'application seront fixées par voie règlementaire notamment, la liste des produits subventionnés concernés par la révision des prix, les catégories de ménages ciblés, les critères d'éligibilité à cette compensation et les modalités de transfert monétaire», selon la LF 2022. Le Conseil de la Nation a adopté, également, l'institution d'une «allocation chômage au profit des chômeurs demandeurs d'emploi pour la première fois inscrits auprès des services de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) et «sera destinée aux jeunes chômeurs primo-demandeurs d'emploi, âgés entre 19 et 40 ans». Ces mesures renseignent sur l'attachement de l'Etat au principe de la justice sociale et du caractère social ancrés dans sa politique, et ce, malgré la crise économique et sanitaire que traverse le pays depuis le mois de mars 2020. Cette crise a amené les autorités à réorienter sa politique en matière d'aide publique, de fiscalité et de l'investissement vers la justice fiscale et sociale pour apporter un équilibre juste entre les Algériens (riches et pauvres). Pour l'exercice 2022, le Gouvernement consacrerait près de 1.942 milliards de dinar, soit 17 milliards de dollars aux transferts sociaux qui représentent presque «20% du budget de l'Etat et 8,4% du Produit Intérieur brut (PIB)», a précisé, pour rappel, le Premier ministre et ministre des Finances Aïmene Benabderrahmane lors de la séance des réponses orales aux préoc- cupations des membres de la Commission des affaires économiques et financières du Conseil de la Nation. Il a réitéré, à l'occasion, l'attachement de l'Etat à la préservation de son caractère social. «En votant la loi de Finances 2022, vous avez validé la consécration des principes de la justice sociale, de l'égalité devant la loi, de la justice fiscale et de pérennité du budget de l'Etat», a indiqué M. Benabderrahmane à l'adresse des membres du Conseil au terme de l'adoption qui s'est déroulée en plénière présidée par Salah Goudjil, président du Conseil de la Nation qui a approuvé le changement radical du système des subventions généralisées, inscrit dans le LF 2022. Un pas important franchi par le Gouvernement, déterminé à poursuivre ses réformes pour garantir la cohésion sociale et économique car l'heure est à la nécessaire réforme de la politique sociale pour protéger et aider les ménages faibles, durement éprouvés par la crise du Coronavirus. Les pouvoirs publics ont également prévu la mise en place de modifier certaines mesures fiscales pour aussi une plus grande justice sociale et fiscale. Cette résolution est largement appréciée par les citoyens, les politiques et les analystes. Garantir la rigueur et la transparence et éradiquer les mauvaises pratiques sociales qui ont longtemps remis en question les valeurs des sociétés bafouées par l'informel et la corruption ou la fraude à tous les niveaux. Le Gouvernement engage des efforts à la hauteur de ses moyens et de ses objectifs socio-économiques. Un défi difficile à relever, mais nécessaire pour instaurer de nouvelles valeurs sociales et économiques. «Vous avez voté pour la consécration de la politique sociale de l'Etat, à travers l'utilisation optimale des ressources, la rationalisation des ressources budgétaires et l'orientation de la subvention aux catégories nécessiteuses, en éliminant le gaspillage répandu par le passé», a souligné M. Benabderrahmane, rappelant que «la loi de Finances 2022 tient compte du rééquilibrage des comptes publics à moyen terme et de la préservation du budget de l'Etat à travers la diversification des sources de financement des aides de l'Etat et le ciblage des catégories dans le besoin». Penser l'après Covid-19 engage à réfléchir sur les priorités actuelles de l'Etat qui, malgré le déséquilibre budgétaire maintient ses politiques sociales très coûteuses. La réforme du système des subventions publiques (plus ciblées) par un dispositif de compensation monétaire «permet également de maîtriser les crédits mobilisés annuellement au titre des différentes formes de subventions et de compensation (farine, semoule, pain, lait, huile, électricité, gaz, eau ) et de participer à la réduction des phénomènes de gaspillage et de surconsommation qui se répercutent sur l'augmentation des dépenses publiques en la matière et qui pèsent lourdement sur le budget de l'Etat», a-t-il expliqué. Ainsi l'Algérie franchit un pas inédit et important.