Quatre soldats pakistanais ont été tués dans un affrontement avec les talibans locaux dans le nord-ouest du pays, a indiqué vendredi 31 décembre l'armée, le bilan le plus meurtrier depuis la fin d'une trêve en début de mois. Un «intense échange de tirs» a eu lieu lors d'une perquisition visant de présumées caches de militants à Mir Ali, dans la région du Waziristan du Nord, lors de laquelle «un terroriste» a été arrêté «avec des armes et des munitions», selon un communiqué de l'armée. L'affrontement intervient moins d'une semaine après l'échec d'un cessez-le-feu qui a duré un mois entre le Tehreek-e-Taliban Pakistan, TTP et le gouvernement, les talibans pakistanais accusant Islamabad de continuer à tuer leurs combattants. Le TTP, un mouvement distinct des nouveaux dirigeants afghans mais qui partage une histoire commune, a plongé le Pakistan dans une période d'intense violence après sa formation en 2007. Dans un communiqué évoquant cet assaut visant un de ses «centres», le groupe islamiste a affirmé avoir tué sept soldats lors de représailles, sans victime dans ses rangs. Selon l'armée, deux militants «impliqués dans des assassinats ciblés, des enlèvements et des activités terroristes visant des forces de sécurité» ont été tués dans le district voisin durant une deuxième opération, que le TTP n'a pas commentée. Cette région instable, à la frontière poreuse avec l'Afghanistan, a longtemps été un fief de groupes islamistes comme le TTP accusé au total d'environ 70 000 meurtres par les gouvernements pakistanais successifs. L'une de ses pires atrocités, qui a durablement marqué la conscience nationale pakistanaise, fut le massacre d'environ 150 écoliers à Peshawar en 2014. Ce crime avait déclenché en 2014 une intense répression militaire et contraint les combattants du TTP à se cacher en Afghanistan. Islamabad tente aujourd'hui d'empêcher le retour du groupe encouragé par la victoire des islamistes radicaux de l'autre côté de la frontière. n