Dans un communiqué, le chef de l'ONU «condamne les frappes aériennes de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite contre une prison» au Yémen, qui ont fait au moins 70 morts et 138 blessés. Des affirmations réfutées par la coalition. Au moins 70 personnes ont été tuées et 138 blessées le 21 janvier dans une frappe aérienne menée en pleine nuit contre une prison de Saada, fief des rebelles Houthis dans le Nord du Yémen. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné le même jour dans un communiqué «les frappes aériennes de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite contre un centre de détention à Saada», au Yémen. «D'autres frappes aériennes ont été rapportées ailleurs au Yémen, avec aussi des morts et des blessés parmi les civils, dont des enfants», a-t-il aussi dénoncé, en réclamant «des enquêtes rapides, efficaces et transparentes» sur ces événements afin d'assurer que leurs auteurs rendent des comptes. Les Houthis ont attribué l'opération à la coalition militaire sous commandement saoudien qui, de son côté, a nié toute responsabilité dans un communiqué publié le 22 janvier. Composée de pays musulmans dont les Emirats arabes unis, cette coalition soutient les forces gouvernementales yéménites face aux rebelles Houthis appuyés par l'Iran. Le 18 janvier, Antonio Guterres avait «déploré» de précédents raids aériens meurtriers de la coalition qui avaient été menés en représailles à des attaques des rebelles houthis contre les Emirats arabes unis, ayant fait trois morts et six blessés parmi des civils. «Un raid aérien sur des bâtiments de télécommunication à Hodeidah», ville de l'ouest du Yémen contrôlée par les Houthis, a «également perturbé de manière significative les services internet vitaux dans une grande partie du pays», critique le chef de l'ONU dans son communiqué le 21 janvier, note RT, au ton inhabituellement fort à l'égard de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis. Son texte «rappelle à toutes les parties que les attaques dirigées contre des civils et des infrastructures civiles sont interdites par le droit international humanitaire». Antonio Guterres demande «à toutes les parties de veiller à ce que les civils soient protégés contre les dangers découlant des opérations militaires, en respectant les principes de proportionnalité, de distinction et de précaution». Lors d'une conférence de presse peu avant, le chef de l'ONU avait jugé que les Houthis, soutenus par l'Iran, faisaient «une grave erreur» en refusant de recevoir son émissaire pour le Yémen, Hans Grundberg. «Nous avons été en contact étroit avec les différents pays qui entretiennent des relations avec les Houthis pour essayer de leur expliquer que c'est dans leur intérêt et dans l'intérêt de la paix que notre envoyé spécial puisse se rendre à Sanaa, et j'espère que cela se fera bientôt», a expliqué Antonio Guterres.