L'Algérie se dirige vers une dépense publique, voire une politique financière plus optimale basée sur la réflexion et la prudence à l'occasion de l'entrée en vigueur d'un nouveau texte juridique en 2023, présenté avant-hier par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya. L'année 2023, marquera un jalon important de la gestion budgétaire du pays. «Un nouveau texte juridique qui fixe le cadre des lois de finances entrera en application dès l'année prochaine, il permettra aussi de pallier les lacunes du système actuel de gestion de la finance publique», c'est ce qu'a annoncé avant-hier à Alger le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, devant les députés lors de la séance plénière consacrée au vote du projet de loi portant règlement budgétaire de l'année 2019. Conduite par le président de l'APN, Brahim Boughali, la séance plénière a été une occasion pour le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, pour répondre aux questions des députés. C'est d'ailleurs le cas d'une question posée par un député portant sur les lacunes rencontrées dans le système financier actuel du pays. Le ministre a riposté en annonçant que ces lacunes seront remédiées sur la base d'une nouvelle manière de gestion de la finance publique. Défendant bec et ongles le nouveau texte juridique applicable dés l'année prochaine, le ministre a indiqué que les lacunes disparaîtront grâce aux réformes entreprises par les services de son département en application de la loi organique 18-15 qui constitue une nouvelle base de la finance publique. Des modifications budgétaires, dira le ministre, qui visent le passage de l'inscription budgétaire fondée sur les moyens à une inscription basée sur les objectifs, ainsi que la réforme comptable visant le passage de la comptabilité de caisse à celle «des droits constatés» en complément de la comptabilité budgétaire à travers la comptabilité générale et celle analytique. Aussi, Abderrahmane Raouya a signalé, devant les membres de l'APN, la finalisation de l'élaboration du Plan comptable de l'Etat, ajoutant que la nouvelle réforme sera mise en œuvre à partir de 2023. D'autre part, les députés ont demandé au ministre des Finances des explications sur le manque flagrant de maîtrise des prévisions budgétaires. La réponse du ministre a été courte et précise, ce dernier a estimé que les marges d'erreur dans les prévisions des agrégats macro-économiques en Algérie restent raisonnables par rapport aux prévisions dans d'autres pays, tout en rassurant que dès l'année prochaine, des méthodes économétriques connues telles que les modèles normalisés et les séries chronologiques, seront appliquées. Au sujet du retard accusé dans le lancement et la réévaluation de certains projets, le ministre a manifestement reconnu l'existence d'une tergiversation importante dans le lancement de plusieurs projets, ce qui entraîne souvent, a-t-il dit, une réévaluation avec ce que cela engendrent comme coûts supplémentaires, et ce, pour plusieurs raisons d'ordre administratif et économique. Toutefois, Abderrahmane Raouya a assuré les membres de l'APN que toutes les entraves seront levées à la faveur de l'entrée en vigueur, début 2023, de la loi organique relative aux lois de finances en date de septembre 2018. Allant droit au but, le ministre des Finances a fait état de l'adoption d'une série de mesures pour faire face à l'absence de rigueur dans la mise en œuvre des projets et le respect des délais. Quant au recouvrement des recettes budgétaires, le ministre a fait état d'une évolution positive du recouvrement des recettes fiscales, notamment celles liées aux recettes douanières. Par ailleurs, et concernant la dette extérieure de l'Algérie, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a rassuré à ce propos que celle-ci n'a pas dépassée, en 2019, le un milliard de dollars. Le haut responsable du secteur des Finances a précisé que le taux de couverture de la fiscalité ordinaire des dépenses de fonctionnement en 2019 s'était élevé à 85%, en passant de 1.179 milliards DA en 2008 à 4.076,16 milliards DA en 2019. Quant à la dette publique, il a rappelé qu'elle était de l'ordre de 9.320,2 milliards DA en 2019, soit 45,62% du produit intérieur brut (PIB), expliquant que cette dette se répartit entre dette intérieure de 9.186,6 milliards DA, et dette extérieure de 133 milliards DA (moins d'un milliard de dollars). Concernant la gestion et l'assainissement des comptes d'affectation spéciale, Raouya a indiqué que le nombre de ces comptes est réduit à 54 comptes en 2019 contre 73 comptes en 2010.