Après quatre rounds de négociations, la Russie et l'Ukraine ne sont pas parvenus à mettre fin à l'opération militaire russe en Ukraine. Toutefois, une avancée dans le dialogue a été réalisée par les délégations des deux pays, un espoir, ce qui a entraîné la partie ukraine a solliciter la Turquie pour un éventuel accord avec la Russie. La Turquie est devenue un joker pour l'Ukraine. En effet, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a demandé avant-hier que la Turquie soit «l'un des garants» d'un éventuel accord avec la Russie, a annoncé son homologue Mevlut Cavusoglu, en visite à Lviv dans l'ouest de l'Ukraine. La Turquie est, note l'Ukraine, un pays qui peut etre garant de l'application d'un accord de paix avec la Russie. «L'Ukraine a fait une offre sur l'accord de sécurité collective : les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, et la Turquie et Allemagne», a précisé Mevlut Cavusoglu lors d'une conférence de presse commune avec le ministre ukrainien. «La Turquie est l'un des pays que nous souhaiterions comme garant», a avancé pour sa part Dmytro Kouleba dont les propos, traduits, ont été rapportés par l'agence officielle turque Anadolu. Les «Cinq» permanents sont : Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France. «Lors de mes contacts à Moscou hier, j'ai vu que la Fédération de Russie n'y voyait aucune objection et qu'elle pouvait accepter une telle offre », a précisé le ministre turc qui a rencontré mercredi à Moscou le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Meylut Cavusoglu, qui s'exprimait devant la presse à l'issue de ces deux rendez-vous diplomatiques, a estimé que «les espoirs de cessez-le-feu se sont accrus». Par ailleurs, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu avant-hier (jeudi passé) par téléphone avec le président russe Vladimir Poutine, auquel il a réitéré son offre d'accueillir une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky «à Ankara ou à Istanbul». Recep Tayyip Erdogan a jugé «difficile d'avoir une estimation de date» pour cette rencontre. «Les deux dirigeants doivent y être prêts. Il faut préparer le terrain. La date sera définie par eux». Recep Tayyip Erdogan a également insisté «sur la nécessité d'ouvrir les couloirs humanitaires» pour permettre aux civils de quitter les zones de combats, a rapporté la présidence turque dans un communiqué. Le président turc a proposé que la Turquie envoie des observateurs pour un cessez-le-feu à Marioupol, ville assiégée par les forces russes dans le sud-est de l'Ukraine. Mevlut Cavusoglu a indiqué avant-hier que «plus d'une centaine de Turcs» se trouvaient encore dans cette ville. «Les affrontements continuent et des milliers de civils n'ont pas pu quitter la ville», a poursuivi le ministre. «Nous avons proposé que des observateurs internationaux, comme la Croix Rouge, OCHA (le Bureau des Affaires humanitaires de l'Onu), le Croissant Rouge turc, observent le respect d'un cessez-le-feu de 24 heures et des corridors humanitaires», a-t-il détaillé.n